Tout nouveau, tout beau

Chose dite, chose faite.

Dans un billet prémonitoire du début de l’an 2009 (!), j’annonçais un changement de look pour ce blogue. Bon. J’avoue qu’en en planifiant la présentation en février 2009, je me suis trompé d’année, mais pas de mois. Y a toujours ça de pris. Pas toujours facile la clairvoyance. Tout autant que de travailler pour soi.

Une nouvelle imagerie.
Inventé, lors de la création de ma dernière carte de Noël, ce drôle de petit bonhomme qui me caricature est devenu rapidement mon avatar dans Facebook. Prenant tour à tour les mimiques du moment, il fait maintenant partie intégrante de mon imagerie personnelle. J’ai fait produire des estampes qui ornent mes enveloppes et mes factures (si vous en voulez un exemple, ça me fera un plaisir de vous facturer…) et orneront bientôt mes prochaines cartes.

Mêmes billets, mais moins de catégories. 
Avec les années, disons que je me suis dispersé un peu. J’avais des catégories inventées pour un seul billet, comme d’autres qui se dédoublaient. J’ai donc décidé de diminuer celles-ci en espérant respecter ma nouvelle logique d’écriture. L’ajout d’icônes me représentant vous aidera à mieux naviguer et ainsi lire des billets que vous auriez manqués. La disparition de la catégorie « portfolio », devenue désuète avec l’apparition d’une section consacrée à mes productions passées, ainsi que celle de musique et bouffe tout simplement mises dans la nouvelle catégorie «marc™ aime ça»; catégorie foutoir essentielle, sont les plus gros changements.

Hey, lis ça!
Autre ajout pratique, à la fin de chaque billet, une liste d’écrits que vous n’avez peut-être pas lus. Pour ceux qui me connaissent depuis peu, ça peut s’avérer pratique. Pour les autres, faites semblant de vous y intéresser. Ça ne vous fera pas mal, et à moi le plus grand plaisir.

Portfolio
Comme il y a que les cons qui ne changent pas d’avis, j’ai décidé de mettre en ligne un portfolio qui montre autant de vieilles productions que de nouvelles. Pourquoi m’être obstiné aussi longtemps à ne pas placer un avant? Pour de mauvaises raisons, j’avoue. Comme celle de vouloir être à tout prix différent. J’avais tenu pour acquis, à tort il faut croire, que tous les clients potentiels de proximité me connaissaient puisque je suis dans le milieu depuis plus de 25 ans maintenant. J’avoue avoir eu un plaisir à fouiller dans mes archives et qu’il y a des trucs créés depuis des lunes que je trouve encore très pertinents. Je tenterai d’en ajouter. Mais que valent mes promesses (rire) ?

Voilà. Ça fait le tour des nouveautés. En espérant, vous comptez parmi mes lecteurs… et clients!

Il est là, le coeur d’une ville.

Samedi après-midi, je suis passé à la Librairie Marie-Laura, sur la rue St-Dominique à Jonquière, ramasser des livres que j’avais commandés depuis belle lurette. Pas que la commande avait pris du temps à arriver, mais je n’avais pas trouvé le temps de m’y rendre. J’ai profité de ma visite pour acheter le nouveau Paul, et faire un don pour La Fondation pour l’alphabétisation. Olivier, un de leurs sympathiques libraires, tenait le fort en ce samedi mouilleux et froid. Uniquement à l’extérieur, car il se dégage de cette librairie une chaleur dont les propriétaires, Daniel et Andrée, ainsi que leurs employés, sont les uniques responsables. Pendant que je fouinais dans le rayon des bandes dessinées et scrutais la table des suggestions de l’équipe, je pouvais observer le travail d’Olivier. À une madame âgée, il recommandait de s’assoir sur un des sièges confortables de la librairie afin de lire quelques pages pour s’assurer que le livre qu’il lui conseillait était ce à quoi elle s’attendait. Un homme accompagné d’un ami qui cherchait un livre à offrir en cadeau à sa femme, tentant d’expliquer dans ses mots le style littéraire recherché alors qu’Olivier fouillait un peu partout pour le combler. L’atmosphère était sympa. Les gens de la Librairie Marie-Laura personnifient exactement l’idée que je me fais de ce noble métier qu’est celui de libraire; métier qui, avouons-le, est presque en voie d’extinction de nos jours. L’achat en ligne, les megas centres comme Walmart et Costco, Archambault ou Renaud-Bray rendent la vie dure à ces boutiques spécialisées, troquant des prix extras à défaut de conseiller. Je ne suis pas du genre à être contre le progrès et j’ai écrit souvent dans ce blogue que les petits commerces spécialisés doivent se réinventer au lieu de se lamenter. Qu’au lieu de se battre sur le même terrain que la concurrence, ils doivent jouer ailleurs, en offrant autre chose qu’un prix, à vendre une expertise ou une expérience. Et c’est tout à fait ce que font les gens de cette librairie.

Ce qui m’amène à vous dire que je viens de terminer la nouvelle revue CVS, édition automne / hiver; ce magazine qui parle des centres-villes de Saguenay et de leurs commerces. Formidable outil de communication qui permet à ces entreprises, mais encore plus aux gens qui y travaillent de montrer ce qu’ils ont à offrir. Bien que ce mandat est une expérience créative intéressante, ce que j’apprécie par-dessus tout dans son exécution est justement d’avoir la chance de rencontrer les gens qui font que nos centres-villes bougent et vivent. Tout comme les gens de chez Marie-Laura, les commerçants des centres-villes sont différents des autres par le côté très personnalisé de leur démarche. Dans ces commerces, la hiérarchie y est beaucoup moins perceptible : on fait des affaires la plupart du temps avec les propriétaires. Y a un côté amical qui se dégage de ces rencontres. Oui, il y transaction, achat, business, mais d’une façon moins directe, plus humaine… moins mercantile. Ce fut, encore une fois, un plaisir de travailler avec mon équipe et de sortir du cadre du magazine traditionnel en tentant d’embarquer nos clients dans des avenues éclatées – il faut voir Michael Tremblay, du Temaki Sushi Bar, jouer les samuraïs du dimanche! Sans eux, pas de magazine, et encore moins de centres-ville. Merci.

Je vous invite à arpenter vos centres-villes, mais surtout de prendre le temps de parler avec ces commerçants allumés, à ces artisans qui luttent pour la survie d’une vie différente que celle dictée par les gros joueurs économiques. Occupons nos centres-villes. Pour reprendre un terme à la mode…

 

À vos coupes!

C’est le 8 et le 9 juillet que les amateurs de vins du Saguenay pourront assouvir leur soif… de savoir. Oui, oui, je sais, pas uniquement de savoir, mais gardons-nous petite gêne, si vous voulez bien. Vous êtes sur un blogue sérieux, ici. Et le vin, quoique festif est de plus en plus devenu un sujet sérieux dans la plupart des chaumières québécoises. Du breuvage des grandes occasions d’autrefois, le vin a pris une place encore plus importante sur les tables du Québec d’aujourd’hui. Les caves à vins personnelles sont dorénavant courantes, les connaissances des amateurs encore plus développées et le choix, grâce aux importations privées, est devenu d’ordre mondial.
Se déroulant sur la rue Racine, dans le centre-ville ou la zone portuaire, en cas de pluie, le Festival des Vins de Saguenay regorge d’activités pour parfaire ses connaissances et surtout faire des découvertes. L’accès sur le site est gratuit ainsi que toutes les activités de dégustations présentées durant le Festival. Des coupons sont disponibles au coût de 1 $ chacun sur le site de l’événement et le nombre de coupons demandés varie selon les produits offerts. Des activités de dégustation vous sont présentées par des passionnés du milieu ou tout simplement par ceux qui ont fabriqué les produits que vous aurez la chance de découvrir.
Pour sa cinquième année, j’ai revu complètement le visuel. Changement de logo et création d’un visuel facilement adaptable : tous les éléments graphiques (bouteille, serviette de table, visages) sont autonomes et peuvent être appliqués de façon différente, permettant de mieux s’adapter aux différentes pièces de communication. Par exemple, le programme a été créé à la verticale, le poster à l’horizontale. Les visages créés par les cernes des verres laissés sur la serviette de table donnent le ton au véritable sens d’un tel festival : oui, nous y sommes pour parler de vins, mais surtout de parler à ses artisans, distributeurs et créer des liens avec ceux-ci. C’est là que le Festival des Vins de Saguenay prend tout son sens. Parler, découvrir, apprendre et passer du bon temps avec gens passionnés qui font un métier hors du commun.
Belle nouveauté cette année, le Festival a développé une application pour iPhone, permettant de scanner les code-barres des bouteilles dégustées afin de pouvoir en saisir les informations. Bel outil qui permet aux étourdis, comme moi de se souvenir de vins dégustés.
Allez vous pointer le nez au Festival et prenez une coupe à ma santé!

Les pixels n’ont pas d’odeur.

En fin de journée, j’avais un joli cadeau qui m’attendait au bureau. On venait de me livrer des exemplaires d’une affiche et d’un programme réalisés pour un client. Enveloppés dans du papier kraft, les deux paquets ressemblaient à des cadeaux sous un arbre de Noël. J’ai lentement déballé un à un ceux-ci en prenant mon temps, comme si je me faisais languir. Aussitôt le premier morceau de ruban gommé détaché, une odeur d’encre s’évadait par l’embouchure.
Ça sentait bon. Ça sentait l’imprimerie. Désolé pour mes amis programmeurs, mais la mise en ligne d’un site web n’a rien à voir avec la livraison d’une pièce imprimée. Les pixels n’ont pas d’odeur.
Dans mon bureau ça sentait l’imprimerie. Ça sentait le passé. Une bouffée de nostalgie. Des souvenirs se sont réveillés lorsque ces effluves ont disparu dans mes narines.

Léopold
En 1983, lorsque je suis entré pour la première fois à l’Imprimerie Léopold Tremblay, ce ne sont pas l’odeur, ni les presses qui m’avaient impressionné, mais le crucifix qui trônait dans le bureau en préfini du propriétaire des lieux. Léopold qui avait accepté d’engager ce jeunot apprenti de 17 ans que j’étais pendant les vacances d’été, était très religieux. L’Évêché de Chicoutimi et la congrégation des Soeurs du Bon-Conseil faisaient partie de ses clients importants. Ainsi que la chaîne de magasins Continental. Je n’avais aucune expérience, si ce n’est que celle acquise au Cégep au journal étudiant. Un vert au nombril bleu qui allait apprendre à mélanger d’autres couleurs.
J’allais surtout apprendre ce que serait mon métier plus tard.
Sous la supervision de Suzie, la graphiste, j’ai commencé à faire des petites jobs de montage : carte d’affaires, en-tête, factures, tous ces papiers utilitaires qu’on retrouve un peu partout, cette papeterie noble qu’on imprimait sur du papier NCR, ce papier révolutionnaire qui remplaçait le carbone permettant de faire des copies sans se tacher. Blanche au client, rose au livreur et jaune pour le commerçant.
J’étais tellement impressionné par la dextérité de Suzie. Sa propreté, cette ligne franche qu’elle traçait au Rapido Steadler à l’aide de sa règle parallèle. Sa facilité à glisser les galées de typo dans la cireuse chaude, à les déposer sur le carton en vérifiant que tout était droit. Ça l’était toujours tout de suite, elle devait replacer que très rarement ses colonnes de textes. Ses montages étaient des oeuvres d’art. Propres, précis, droits. Les miens, à côté, étaient des épouvantables collages malpropres. N’étant pas manuel, mes montages à force d’être repositionnés et repositionnés, laissaient des traces noires sur le carton, mes lignes laissaient des barbeaux immenses que je devais par la suite gratter à l’X-Acto causant des trous, des cicatrices dans mes montages. J’étais un mauvais apprenti. J’exaspérais Suzie. Je n’avais pas son adresse ni son expérience. Mais j’aimais ça. J’aimais ce métier d’artisan. J’aimais ces petits gestes que je devais poser. De prendre un carton couché, d’y tracer des lignes-guides bleues que la caméra serait incapable de reproduire, d’y poser par la suite les filets définitifs à l’encre noire; de créer des coins ronds au tire-ligne, de mesurer les éléments graphiques, comme un logo d’entreprise, que je déposerais par la suite sur mon montage après l’avoir réduit à la caméra dans la chambre noire.
J’aimais les odeurs. Ces odeurs. Celle âcre et vinaigrée des produits chimiques des PMT. Celle de l’encre; dense lorsque dans son pot de métal d’origine, presque poivrée quand elle venait s’écraser sur le papier et parfumée quand on enveloppait la publication terminée dans des paquets de papier kraft. Comme l’odeur de cet après-midi. J’aimais aussi l’odeur du papier. À l’arrière de l’imprimerie où étaient disposées les piles de grandes feuilles; glacées, texturées, de couleurs, l’humidité de l’endroit tranchait avec l’aridité des paquets éventrés d’où émergeaient des restants de feuilles dont on faisait des calepins pour les clients. L’odeur de la colle blanche qui servait à relier les volumes : Léopold Tremblay imprimait aussi des livres, ce qui était quand même rare pour une si petite imprimerie. Ruth, une collègue s’occupait de la reliure; à cette époque, les factures numérotées étaient assemblées à la main. Quand mes tâches étaient terminées ou que Suzie en avait assez de me voir détruire mes maquettes, j’allais rejoindre Ruth pour la suivre comme un petit chien, ramassant une à une les feuilles pour les assembler. Une job difficile. Pas complexe, non, mais tellement répétitive et abrutissante. Que faisait Ruth sans se plaindre. Ou madame Léopold qui venait lui donner un coup de main. Y avait aussi l’odeur des machines. Des presses. De la cigarette de Guy, le pressier principal. Cigarette au bec, il changeait les plaques d’impression sans la déposer. Guy et ses blagues cochonnes.
J’aimais aussi le bruit. Celles des presses omniprésentes, cacophoniques, souvent en canon. Celui de la radio de Guy. Transistor au fil pendant près des presses. Le son du téléphone amplifié par un haut-parleur pour l’entendre jusque dans l’entrepôt de papier.
J’ai passé un bel été en 1983. À apprivoiser ces odeurs et cette nouvelle vie qui s’offrait à moi. Ces odeurs que j’aime encore. Autant que ce métier.

Chroniques helléniques – partie 4

De grève en grève
Après avoir foulé la grève dorée de Mykonos, l’inexistante de Santorini et la poudreuse de Paros, voilà que demain nous foulerons celle d’Athènes. Une autre genre de grève j’en conviens. Pas de sable fin, ni d’eau salée, mais une avec une peu plus de vagues je pense. Voilà que la Grèce toute entière est mise sous arrêt. Une grève générale perturbe le pays mettant en tutelle tous transports en commun et services publics. Le traversier qui devait nous mener de Paros au port de Pirée est paralysé par celle-ci. Nous avons dû trouver un plan B : passer par un autre port, çelui de Raffina, à quelques 30km de la capitale. On verra comment se rendre par la suite à notre hôtel… en plein coeur du centre-ville d’Athènes. Les voyages forment la jeunesse. On verra demain si on a encore la fibre adolescente de l’aventure…

On est au ralenti… comme le pays.
Si nous avons atteint le neutre et que la vie se passe tout doucement pour nous, il y va différemment pour les Grecs. On sent bien que les touristes ont boudé cette destination cette année : terrasses plutôt vides, rues moins achalandées, mêmes les îles voient leur économie ralentir. Cette artiste de qui nous avons acheté des bijoux, cassant le français, heureuse de nous dire qu’elle connaissait des canadiens en Ontario qui nous confessait qu’il y avait si peu de touristes cette année à ces serveurs qui en mettent un peu plus qu’à l’habitude, il faut être aveugle pour ne pas sentir que les choses ne tournent pas rond ici. Austérité, peut-être, mais malveillance, jamais. Avant notre départ, plusieurs personnes s’inquiétaient ou tentaient de nous faire peur sur les possibilités que notre séjour soit perturbé d’une façon ou d’une autre, mais jusqu’à maintenant les grecs rencontrés nous ont parus très sympas. Un peu bourrus,  comme le sont les  méditerranéens, mais gentils, drôles… et fumeurs! Diable que nous n’étions plus habitués a être boucanés de la sorte. Sur les terrasses, dans les restos, plages, etc, toujours cette fumée secondaire qui nous agresse. L’ancien fumeur en moi a su distinguer certaines marques, mais pas d’envie d’y regoûter.

Assis à un café, en attente du bateau, j’écris ces quelques lignes à la sauvette afin de replonger dans mon roman au plus vite. Je tenterai de prendre quelques clichés des manifestations à Athènes…

Chroniques helléniques – partie 3

En relisant mon dernier billet, j’ai ressenti un certain malaise. De ceux qu’on a quand on se rend compte que ce qu’on a écrit en 600 mots auraient pu se résumer en 25 derrière une carte postale. Des balivernes. Des mots qu’on aligne un après l’autre pour rassurer les proches, des mots clichés sans saveur. Il fait beau, on pense à vous. Mon dernier billet avait le sex-appeal d’un Guide Michelin et goutait l’agenda. Voilà, c’est terminé. N’en parlons plus. Parlons désormais des vrais affaires:il faut beau, on pense à vous.

Miam.
Quand je reviens de voyage, il ne faut pas me demander ce que j’ai vu ou fait, il faut m’interroger sur ce que j’ai mangé. À Athènes, un resto trouvé grâce à mes recherches sur internet, Kuzina, a réussi a bouleverser mes papilles. Le restaurant réinvente la cuisine grecque, puisant dans sa riche histoire des recettes oubliées ou de nouvelles interprétations de classiques, et ce, toujours avec un souci d’utiliser des aliments frais de provenance. C’est ici que j’ai goûté pour la première fois à la bottarga, une pâte créée à partir d’oeufs de poisson, salés et séchés que l’on tranche en fines lamelles et réveille d’un filet d’huile d’olive sur un petit pain. Délicieux, ça m’a rappelé un peu l’anchois et la sardine. Je tenterai d’en apporter innocemment dans mes valises.
À Mikonos, en soupant à la Taverna Matthew, j’ai eu la chance d’échanger quelques mots avec une gentille dame d’une table voisine. Grecque émigrée aux States, elle venait passer quelques mois dans sa maison à Ano Mera. Elle a eu la gentillesse après un toast d’ouzo, de m’orienter sur le menu. Les anchois marinés étaient fabuleux! Je pesterai encore pendant plusieurs mois contre ceux que j’achète, même chez Milano à Montréal, en pensant à ce goût sans saumure si savoureux. Je vivrai le même backslach qu’à mon retour de Barcelone. Misère.
De Santorini, je ramènerai des feuilles de câpres. J’aurais bien ramené des tomates, mais je doute que Douanes Canada approuve. Il faut savoir que le volcan n’a pas que laissé un paysage à couper le souffle à cette île grecque, son sol ravagé par la lave a vu son ADN se modifier. Sa terre devenue très fertile a développé des saveurs que l’on ne retrouve nulle part ailleurs; aubergine blanche, tomate miniature a peau croquante, fava, etc. Même chose pour les fromages; depuis mon arrivée j’ai mangé du feta tous les jours, sans jamais avoir eu l’impression de manger le même fromage. J’en bave à en parler.

Des kilomètres de mots.
Y a pas que la bouffe qui me fait vibrer depuis que j’ai posé le cul ici. Ça n’a rien à voir avec le pays, mais avec mon état d’esprit. J’ai repris le goût à la lecture. Pas que je l’avais perdu, mais je ne lisais que des trucs reliés au travail, des magazines, etc. Je m’apprête à entamer les romans de ma blonde, je suis venu à bout des miens. Des milliers de pages englouties voracement, je m’en voudrais de passer sous silence Middlesex . Ce roman racontant l’histoire d’un hermaphrodite et plus largement l’histoire d’une famille : des immigrés grecs arrivés aux États-Unis en 1922 après avoir fui leur ville natal envahi par les Turcs. Des terres d’Asie Mineure aux quartiers de Detroit, Jeffrey Eugenides, celui à qui l’on doit Virgin Suicides – mis en film par Sophia Coppola, dresse un portrait de l’Amérique des années 20 aux années 70. Un livre difficile, mais terriblement beau. Trouvaille qui allait parfaitement avec ma destination. Il parait que le goût d’écrire vient avec celui de lire. Ça me donnera le coup de pied au cul pour cesser de négliger ce blogue.

Sinon, en 25 mots : il fait beau, le paysage est époustouflant (marcher la dizaine de kilomètres à flancs de montagne, reliant Fira à Oia, pour y voir mourir le soleil dans la mer Égée fût génial) et on a hâte de vous revoir (pfff, quel menteur!).

Chroniques helléniques – partie 2

Ça tangue. J’ai l’impression d’être dans le manège de la Pitoune à La Ronde. Y a de l’eau qui perle sur les vitres. Ça tangue encore. On vient à peine de quitter l’île de Mykonos sur une frégate rapide. Elle nous mènera à Santorini, troisième étape de notre voyage. Le bateau est tout de même confortable. Ma blonde n’est pas du même avis que moi. Elle lutte contre le mal de mer. Il faut dire que les vents extrêmes de ce matin rendent la traversée plus périlleuse. J’ai l’impression que les trois heures que dureront la croisière ne sera pas de tout repos…

Retour sur Mykonos
Relaxe. Si la destination est reconnue pour ses fêtes éternelles, prisée par toute une jeunesse, pour nous elle aura été tout le contraire. Sous les soins de Maria, la propriétaire du Amazing View Hotel, le complexe de huit petits studios que nous avions choisi, on nous a bichonné comme des bébés. D’abord, le studio : je ne pense pas que le nom soit exagéré, la vue de notre terrasse était hallucinante. Surplombant la plage d’Agio Stefanos, juché à plus de 750m du niveau de la mer, nous avons pu décrocher et se reposer comme nous le souhaitions. La marche pour se rendre à la plage a fait passer les kilos de fêta engloutis depuis notre arrivée. Si l’expression monter dans la face d’un singe décrit une pente extreme, mon chympanzé n’avait pas de nez, ni de menton. Un mur.
Puis les déjeuners de Maria. La plupart des hôtels offrent un petit déjeuner de base constitué d’un café et d’un yogourt. Pas ici. Deux cabarets apparaissaient chaque matin : fromages, fruits, charcuteries, tomates, olives, beignets, miel, confitures, jus, etc. Place charmante, je vous le recommande chaudement.
Mise a part notre petit nid, Mykonos s’est avéré sympathique, surtout quand on sort de la Chora, le village le plus important de l’île ou s’agglutinent mauvais restos hors de prix, boutiques de souvenirs made in china et les hordes de touristes et de croisiéristes débarqués pour la journée. Une location de voiture nous a permis de faire un tour de l’île, d’emmagasiner d’autres points de vue, mais surtout de constater que les grecs conduisent de façon assez cavalière. Les minuscules routes, sans accotement ni garde-fou, tournant a 90 degré dans les montées dans lesquelles je me faisais passé à toutes vitesses m’ont fait apprécié la petitesse de ma voiture. Comme dans les autos tamponneuses de La Ronde, nous en sommes sortis avec plus de peur que de mal.
Ce qui nous ramène à La Pitoune. Qui tangue. Qui donne mal au coeur à ma blonde. Qui lui rappelle les trops gros déjeuners de Maria…

De bonnes nouvelles
Si vous suivez mon blogue, vous vous rappellerez que lors de notre dernier voyage à New York, nous avons été les premiers arrivés sur les lieux d’un terrible accident de voiture (raconté ici). Avec la magie de Google et de son service de traduction, une des victimes, Boris, est tombé sur mon récit et m’a adressé un commentaire de remerciement extrêmement touchant. Je suis content que cette aventure se termine mieux pour eux. Bonne chance pour le reste.

Aussi lu sur Facebook, deux petits messages de mes deux enfants qui m’ont adressés des voeux pour la fête des pères. Je vous aime aussi.

Chroniques helléniques – partie 1

Farniente. Même si c’est du latin et que je suis en Grèce, c’est le mot qui définit le mieux ma vie depuis mercredi dernier. Rien. Rien faire. Je me suis arrêté tout d’un coup. Après une course folle de plusieurs jours, de plusieurs heures par jour, j’ai subitement tout arrêté et pris la direction vacances.

Je n’ai vraiment aucune difficulté à me mettre dans ce mood-là. On pourrait croire à tort que puisque je travaille beaucoup j’ai de la difficulté à tout mettre en suspend. Bien au contraire. Quand je suis entré dans ma voiture mercredi matin, en direction de Montréal pour prendre l’avion, j’étais déjà ailleurs, arrêté, dans un état de grâce. J’écris ce billet de Mykonos. De mon balcon qui donne sur la mer. Je comprends les Dieux d’avoir choisi la Grèce comme terre d’accueil, moi aussi, je me sens soudain invincible, en train de me reconstruire, de prendre des forces, de revivre… Voici donc quelques notes de voyage, prises ici et là.

Athènes que pourra, on y arrivera.
La Grèce vit des moments plutôt difficiles, économiquement parlant. On manifeste un peu partout perturbant l’ordre social. Athènes, sa capitale est aux prises avec des grèves de plus en plus fréquentes. À la sortie de l’aéroport, le chauffeur du bus public devant nous mener à la Place Syntagma, a décidé de nous faire descendre quelques kilomètres avant : la place était inaccessible pour cause de manifestations, on a du se rabattre à héler deux taxis qui nous ont aussi laissés tomber. Le premier parce qu’il n’arrivait pas a comprendre la direction que je lui demandais, le deuxième me disant que comme l’autobus, il lui était impossible d’accéder au quartier. On a dû se rabattre à prendre le métro. On a finalement pu rejoindre notre hôtel…
Le Fresh Hotel fait partie du cercle très fermé des «Design Hotel», lignes pures, couleurs vives, matériaux synthétiques, il ressemble aux hôtels très tendances comme le Pur à Quebec, ou le W a Montréal. Super cool comme endroit. Je n’aurais jamais payé pour le prix indiqué, bénéficiant d’un prix trouvé via Expedia.ca.

Mes impressions sur Athènes? Pas si pire. On m’avait tellement dépeind la capitale comme étant un endroit dangereux et désagréable que j’ai été plutôt conquis. Oui, la ville est sale et plutôt lugubre par endroits, mais de là à ne pas me sentir en sécurité, non. Je connais des endroits au Saguenay, où j’aurais plus peur de me promener la nuit. Mon hôtel, bien que très design se trouvait dans le red light : prostituées, junkies, etc, faisaient partie de la faune qu’on a croisé vers 1h00 lors du retour d’un excellent souper. Pas pire que de marcher sur St-Laurent / Ste-Catherine, un vendredi soir. Je ne me suis jamais senti en danger.

Les pieds dans le jus de poisson.
Je le confesse; si certains en voyages courent les musées ou les casinos, moi ce sont les marchés. Et l’avantage d’avoir choisi un hôtel en plein coeur de la ville était d’avoir la chance d’avoir accès au marché central d’Athènes. Bien que j’ai eu l’opportunité d’en visiter des supers comme le marché de la Boqueria à Barcelone, celui d’Athènes n’avait pas uniquement l’attrait de ses produits, mais bien celui de ces bouchers et poissonniers. Il faut les voir attirer les clients marchant dans l’allée centrale, proposant des prix, hurlant des deals plus alléchants que son compétiteur d’en face. Comme nous y sommes passés très tôt, nous avons pu voir les marchants placer leurs victuailles, nous avons eu le privilège de marcher dans l’eau des poissons qui dégoûtaient des étales, transportant sous nos chaussures cette odeur jusqu’aux confins du Parthénon. Je vous fais grâce de cette visite. Bien que grandiose et intéressantes, ces visites le seraient encore plus si on avait pas à subir tous ces touristes zezons qui te font sentir bête de faire partie de leur groupe.

Entretien avec un clown.

Je pense qu’on ne peut apprécier quelque chose qu’on ne connaît pas. Je pense aussi que l’ignorance est souvent le pire défaut qu’un individu peut avoir. C’est celui qui fausse la plupart du temps le jugement. Quand j’ai décidé d’appuyer l’organisation S.O.S Clown, j’avoue ne pas avoir pris trop de renseignements sur l’organisation. Je l’ai fait avant tout parce qu’un client m’y avait référé, comme un soldat à qui on donne un ordre. Mais en dedans de moi, au plus profond,  je pense que l’on DOIT s’impliquer. Il faut aider son prochain. Je sais que c’est un principe judéo-chrétien, que la religion est un sujet tabou ces temps-ci, mais je persiste à dire qu’il faut s’impliquer dans une société si l’on veut qu’elle avance. Qu’il faut surtout faire ce qu’il faut sans attendre que les autres le fassent. Sans y penser. En sautant. Sans filet.

En décembre dernier, Geneviève Lefebvre, une pote de Facebook, une femme allumée, une plume géniale écrivait un billet lumineux sur son blogue Chroniques Blondes; un super billet : De l’engagement et autres gravités de l’être, un article sur ces personnes qui s’impliquent dans leur environnement. Simplement parce que. Parce que c’est ainsi.

J’ai eu le privilège de voir à l’oeuvre ces clowns et je vous donne ici la chance de connaître un peu plus leur travail. Pour vous inciter surtout à donner des sous pour les soutenir dans leur mission. J’ai interviewé Lily-Fleur Depeau (alias Josée Gagnon); histoire d’en savoir un peu plus sur l’organisme. Voici donc un interview effectué par courriel, parce que la vie passe trop vite et que les rencontres physiques sont devenues des privilèges…

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Interview avec Lily-Fleur.

Marc™ : C’est la première fois que j’interviewe un clown, je devrais m’attendre à quoi comme dialogue?

Lily : Tout sauf un dialogue de sourds.

Marc™ : Pourquoi le nom de Lily-Fleur?

Lily : Parce que si l’on me pose une question, la réponse est toujours longue et exhaustive… Donc, il fallait que le nom soit long. Mon personnage, comme tous les autres, est une caricature de moi, donc c’est une petite poupée qui veut que tout soit parfait, mais qui pète des plombs… De là, Lily-Fleur Depeau.

Marc™ : Haaa, je ne connaissais pas votre nom de famille. Je comprends mieux maintenant. Il est important pour un clown d’avoir sa propre personnalité? Simplement pour vous distinguer où cela fait partie d’un processus plus complexe?

Lily : La raison pour laquelle le clown est associé à une image peu flatteuse et ridicule, presque grossière, c’est qu’elle est basée sur un stéréotype et n’a souvent aucune raison plus profonde. Nous (et ce qui caractérise les clowns qui se démarquent) ce sont ceux qui ont une recherche plus poussée et un fondement à leurs actes, leurs actions et leurs pensées, ainsi qu’à leurs images. SOS Clown, comme les Dr. Clown (nos modèles) ne pourrions avoir un personnage qui ne vient pas de notre « moi ». C’est à dire que pour que le personnage soit honnête et qu’il ait une proposition théâtrale autre que des ballounes, ben… Il doit être en accord avec ce qu’il est. C’est pour cette raison que nos personnages sont nos caricatures. Difficile à assumer au début de voir nos défauts (si nombreux) au grand jour… Puis nous apprenons à en faire des « presque qualités », en tout cas, c’est ce qui nous alimente sans faire trop d’efforts, juste en étant honnête avec la situation, avec nous même. Notre propre bêtise rend ce personnage attachant parce que tous peuvent s’identifier à cette vulnérabilité, cette sottise ou ce côté naïf.

Marc™ : De cette façon, ça doit être plus facile de jouer son propre rôle, même s’il est exagéré, mais surtout plus pertinent encore quand vous intervenez auprès de vos «patients»?… Parlant d’intervention, peux-tu me parler des clientèles différentes que vous visitez?

Lily : De jouer plus proche de nous, nous permet de nous oublier et de ne pas avoir à trop penser. Donc, ça nous permet d’être « toute là » avec la personne qu’on rencontre, d’être réellement à l’écoute, le reste c’est un point d’honneur pour notre travail « honnêteté de jeu ».
SOS Clown travaille en pédiatrie au CSSS au Chicoutimi, dans 4 CHSLD (centre de soins de longue durée) au Saguenay et nous avons commencé un deuxième programme à l’URFI (centre de réadaptation à Jonquière) avec une clientèle très diversifiée. Un défi que nous adorons. Nous avons travaillé 4 ans aux soins de longue durée au CSSS de Chicoutimi, mais avec le transfert de ces départements, nous avons dû faire des choix difficiles.

Marc™ : L’approche des deux clientèles (personnes âgées et enfants) est-elle différente? Si oui, en quoi?

Lily : Complètement. Avec les enfants, naturellement ils s’attendent à ce que les Dr. Clown fassent leurs preuves. Veulent une « performance », veulent rire. Nous jouons beaucoup plus et faisons du  « slapstick » (l’art de se frapper sans trop se faire mal). Avec les personnes âgées, c’est beaucoup plus tendre, plus calme, plus dans l’écoute et la modestie. Nous attendons toujours que la personne nous parle d’elle avant que de tenter quoi que ce soit… Une relation doit s’installer, une confiance puis… Peu à peu, au fil des semaines, nous pouvons explorer d’autres avenues, orientées par la vie et les intérêts, puis la réalité physique et intellectuelle de la personne.
Nous accompagnons aussi des gens dans la mort alors bien sûr, notre dernier souci est de les faire rire… Nous souhaitons simplement avoir un moment privilégié avec cette personne. Nous avons souvent des confidences; des désirs avoués, des regrets, des peurs et de la colère. Si notre présence permet à une seule personne de mourir en se sentant respectée dans « l’être humain » qu’elle est et non pas le « malade » qu’elle est devenue et que, grâce à notre visite cette personne meurt moins en colère… Alors nous, nous savons pourquoi nous faisons ce travail si passionnant.
La difficulté avec les enfants c’est de savoir s’adapter aux différents groupes d’âge. Aux différentes situations dans une seule chambre… Ça demande une écoute du tonnerre et une acuité chirurgicale. Exemple: Un enfant reçoit un diagnostic de fibrose (6 mois) et un trouble alimentaire (16 ans) dans le lit d’à côté puis une urgence pulmonaire (5 ans) qui arrive avec les familles, médecins et infirmières qui viennent avec…. Faut jongler avec tout ça, ne pas trop énerver et savoir quitter. 🙂

Marc™ : Je comprends. On est loin du « divertissement » et beaucoup plus proche de l’intervention. Comment êtes-vous préparés à ça? J’imagine qu’on ne s’invente pas Dr.Clown?

Lily : Absolument.
Nous sommes, à la base, tous des comédiens professionnels, pour faire naître notre personnage, nous allons prendre la première formation à Montréal. Beaucoup de journées d’observation pour bien saisir le travail et toute la subtilité qui s’y rattache. Nous bonifions par la suite cette formation à d’autres, très diversifiées qu’il serait difficile de décrire. Autant sur le métier de comédiens que sur les pertes sensorielles, sur l’art de faire des interventions en ayant une qualité d’écoute et de pertinence (que nous avons fait venir d’Europe) ce sont des formations très rares et plutôt  «pointues ». Nous avons un métier de marge… Plus marge que ça, tu meurs…lol
Il a fallu tout créer d’un bout à l’autre… Nous sommes parties de loin Moira et moi. Fallait y croire pour embarquer autant de gens merveilleux dans un projet aussi excentrique!

Marc™ : J’ai pu apprécier votre travail et j’ai été sous le charme… mais en même temps, j’étais bouleversé; comment gérez-vous vos propres émotions par rapport aux relations que vous créez?

Lily : Tout d’abord l’organisme est très bien structuré. Il est doté d’un code de déontologie qui nous sert à être balisé. Les règles à suivre pour d’éventuels débordements. Nous avons un soutien psychologique dans l’organisme et nous nous rencontrons chaque mois avec ce psychologue pour échanger sur les différentes difficultés ou les belles constatations que nous faisons. Cela nous permet d’être orienté, soutenu et surtout de garder un équilibre émotif sur par rapport à la mort, le deuil en général, la maladie et toutes les étrangement, belles choses qui s’y rattachent.
Le nez nous permet une distance émotionnelle aussi. Comme nous avons des costumes plutôt sobres, c’est ce qui nous distingue, nous met une petite barrière et nous protège aussi. De plus nous avons un journal de bord interne qui nous permet d’évacuer le « trop-plein » et de nous questionner sur plein de choses concernant notre travail. Il est bien de mentionner aussi que nos clowns thérapeutiques ont choisi à partir d’audition artistique et psychologique. Nous avons donc une présélection qui nous oriente vers des gens qui sont là pour de bonnes raisons, qui ont le coeur pour le faire et qui sont rendues à un point dans leur vie où ils peuvent gérer ces situations.

Marc™ : Vous êtes combien de clowns à travailler pour SOS Clowns et peux-tu me les nommer?

Lily : Les cofondatrices, Dr. Go! (Moira) et Dr. Lily-Fleur Depeau. Puis en ordre d’arrivée : Dr. Chabidou Wa, Dr. Monde Entier, Dr. Q-Tips, Dr. Rubber et une petite nouvelle qui n’a pas été baptisée… Peut-être Dr. Linguini ou quelque chose de long… Dr. Douz’grains étant partie. Donc, 7 en fonctions.

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Voilà. Quand je vous solliciterai, la semaine prochaine,  pour cette levée de fonds pour aider l’organisme S.O.S Clown, vous en saurez un peu plus sur ces drôles de personnages qui en font partie. Sur ces drôles de clowns qui n’ont que leurs nez rouges pour les différencier des anges…

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