Cette année, si je changeais de métier, je ferais dans la maroquinerie…
Parce que dans ma tête de créatif, je me dis qu’avec toutes les nouvelles économiques menaçantes dont les médias nous affligent, les gens devront davantage se serrer la ceinture. Ainsi, les gens qui n’en portent pas devront, vraisemblablement, s’en procurer une. Récession oblige. Pour faire comme les autres. Et hop, me voilà en business! Je vais vendre des ceintures à des gens qui sont en récession. Vous avez deviné que c’est une allégorie; que je ne pense pas devenir demain matin un spécialiste du cuir, mais réfléchissez un peu : je n’ai pas tout à fait tort. Tous les indices nous disent que les prochains mois, voire les prochaines années, seront extrêmement difficiles pour les entreprises, et ce, peu importe leurs marchés. L’économie ne fonctionne pas en vase clos : quand une industrie majeure coupe, elle produit le premier mouvement de la vague, l’onde se propage et viendra invariablement secouer des marchés très loin de son marché primaire. Quand les entreprises mettent à pied massivement, c’est plus qu’un emploi qui est perdu, c’est une économie qui s’effrite lentement. De toute façon, je ne vous apprends rien. De plus, mes connaissances en économie sont vraiment minces. Par contre, j’en connais un brin en créativité. Et en mode coupure, seuls les plus créatifs sauront tirer partie de la situation. Pourquoi? Parce qu’au lieu de jouer le même jeu que le marché et de ne restreindre que ses dépenses publicitaires aveuglément, ils tenteront par tous les moyens de rentabiliser chaque dollar investi et de trouver des façons nouvelles de se sortir du marasme. En termes concrets, le bon vieux système D prend le contrôle. La stratégie, le travail et l’écoute seront des valeurs qui permettront aux meilleurs de sortir sans trop d’ecchymoses de leur lutte contre l’économie. La stratégie, dans un premier temps, permet à une entreprise qui voit son marché diminuer, de trouver de nouveaux moyens de rejoindre sa clientèle. Des moyens auxquels, lors d’une économie en meilleure santé, elle n’aurait pas songé utiliser. Je pense que les médias sociaux, entre autres, seront mis de l’avant, profitant de ses faibles coûts à rejoindre des masses de gens directement associés à l’entreprise, à son produit ou ses valeurs. Des solutions à portée de main qui ne vous coûteront que la sueur d’y avoir pensé. Deuxièmement, le travail. J’en ai déjà parlé dans mon article sur Malcolm Gladwell; le travail, comme valeur, permet de persévérer. Les gens, qui mettront plus d’efforts dans ce qu’ils entreprennent, seront récompensés. Si vous travaillez plus (ou mieux), les coûts associés à la sous-traitance diminuent, d’une part, mais d’autre part, elle permet de mieux sentir le pouls de ses affaires. Les gestionnaires qui viendront se mettre les mains dans l’huile, se rapprocheront un peu plus de la réalité quotidienne et réaliseront, peut-être, que certains trucs doivent être améliorés ou changés, etc. Et finalement, l’écoute; écoutez vos clients, écoutez ce qu’ils vous disent, percevez leurs demandes, mettez-vous à leur place. C’est pendant une crise économique que le client sera le plus exigeant. Aux premières loges, ce sont les consommateurs qui décident, si oui ou non, vous vous en sortez ou pas. Alors, écoutez-les. Demandez-leur ce qu’ils pensent et veulent et donnez-leur dans la mesure du possible. Encore plus. Si vous êtes un restaurant, par exemple, offrez-leur de nouveaux menus adaptés à leurs budgets, des promotions intelligentes, etc.; si vous êtes un professionnel, tentez d’être proactif, de varier vos services, de trouver des manières que vos honoraires permettent à vos clients de sauver ailleurs. Faites ce que vous vous exigeriez, vous-même, comme consommateur. Et quand la récession sera passée, continuez à faire encore ce que vous aviez appris pendant ces temps durs, continuez à vous inspirer des idées créatives qui vous seront venues… De la contrainte naît la créativité, c’est que l’on dit en tout cas.
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