Y = ax + b

Quelques chiffres intéressants, parus dans la section « Crunch » du magazine Marketing du 28 juillet, sur la génération Y :

27 — L’âge moyen de l’Y au Canada (né entre 1977 et 1986) (… vous en connaissez ou vous vous reconnaissez?)
9 — Le nombre de pseudonymes utilisés par un seul Y (… cela donne une bonne idée de son intérêt pour la technologie)
26 —
Pourcentage d’Y qui pensent que la sécurité d’emploi est importante (attendez de lire la suite…)
47 —
Pourcentage d’Y habitant encore chez papa et maman (oups… facile à comprendre: relire la phrase du dessus)
23,000,000 —
Le nombre de messages (média) auxquels l’Y aura été confronté avant ses 21 ans (… impressionnant, non?)
31 — Pourcentage des Y qui trouvent que télécharger de la musique gratuitement est du vol (…)
62 —
Pourcentage des Y qui pensent que pirater une coupole de télé satellite est du vol (… étrange cette dualité par rapport au téléchargement de pièces musicales, non?)
74 —
Pourcentage des 14-29 ans qui pensent que l’humour est indispensable en pub (… quand on pense aux 23 millions de messages cités précédemment, cela vous donne une bonne idée à quel point ils sont difficiles à impressionner…)
30 —
Pourcentage des jeunes qui regardent des annonces en ligne (… c’est énorme! Cela veut dire que si votre publicité est bonne, le jeune décidera de lui-même de la visionner… à nouveau!)

Tiré de Marketing — 28 juillet 2008

Se mettre dans le rouge pour acheter vert.

Une étude réalisée par le Gandalf Group pour le compte de l’agence Bensimon Byrne, a démontré que les Canadiens sont très sceptiques quant aux frais supérieurs associés aux produits respectueux de l’environnement dénonçant, par le fait même, le marketing « vert » de certaines compagnies. 75 % des Canadiens estiment que les arguments écologiques sont plutôt des arguments de vente et 65 % pensent que les compagnies abusent du terme « éco ». Près des deux tiers des gens sondés ont dit ne pas comprendre pourquoi c’est plus cher de consommer des produits non dommageables pour l’environnement. Le même pourcentage croient que cela ne coûte pas plus cher de produire de tels produits mais, que les compagnies en profitent pour vendre quand même plus cher (!). 93 % des gens interpellés pensent que l’achat d’un électroménager à haute efficacité énergétique est un bon geste à poser pour l’environnement, mais seulement 38 % considère en acheter vu son coût plus élevé. 85 % des répondants veulent que le gouvernement légifère les produits écologiques et force les compagnies à être plus transparent au niveau de ses emballages : définition et certification des termes « éco », « bio » et « .. À faible émission… ». Les consommateurs perçoivent les compagnies qui commercialisent ce genre de produits, comme étant la source d’informations la moins fiable sur l’impact de ceux-ci sur l’environnement. L’étude réalisée sur 1500 répondants, entre le 26 juin et le 9 juillet, nous dit que les Québec est la province avec le plus haut taux de personnes concernées et motivées à faire des changements dans ses habitudes consommation. je mets par contre un bémol personnel là-dessus : il faut lire Le mythe du Québec vert de François Cardinal, pour comprendre que le Québécois moyen est sensible à l’environnement, oui en théorie, mais très peu dans ses pratiques quotidiennes. Cela résume bien ce que je pense: la meilleure façon de présenter une compagnie est de diffuser qui ils sont vraiment. Pas comment il voudrait être perçu. Toute la différence entre être et paraître.

Macanudo et Jiix.

Quelle belle initiative que celle des Éditions de la Pastèque d’avoir publié le recueil de bandes dessinées Macanudo de l’auteur argentin Ricardo Liniers. La Pastèque est une minuscule maison d’édition avec un immense souci de qualité; elle publie, entre autres les albums magnifiques de Michel Rabagliati (Paul à la campagne, Paul en appartement, etc). Macanudo est une série quotidienne de comic strip diffusée dans le journal La Nacion à Buenos Aires. Même si certaines histoires ne sont pas sans nous rappeler Mafalda, Calvin and Hobes ou The Far Side, la série se veut absurde et très expérimentale… Cela peu paraître audacieux pour un grand quotidien d’oser présenter une telle série pour nous, Nord-Américains, mais cette pratique est assez répandue chez nos voisins d’Amérique du Sud (j’ai toujours été impressionné par l’ouverture d’esprit que l’on retrouve dans le graphisme ou l’art en général de ces régions là). Découvert sur le net sur un site consacré à la BD (Bédéthèque.com), j’ai commandé le livre chez mon libraire de bandes dessinées préférées, Jiix, à Chicoutimi. C’est toujours un plaisir de fouiner dans cette librairie décorée avec soin, dotée d’un service plus que courtois et animée par ses deux propriétaires avec passion. Une telle spécialisation est, disons-le, très rare à retrouver en région. Il faut l’encourager. Quelle ne fut pas ma surprise de recevoir, en cadeau, une superbe affiche imprimée pour la sortie du livre Macanudo, reprenant les personnages les plus connus de la série. Je vous invite à visiter le magnifique site de Liniers, de découvrir ce bédéiste et artiste de talent. Et j’invite les gens aussi à visiter Jiix, et découvrir, par le fait même toute la « nouvelle » bande dessinée, qu’elle nous vienne du Québec ou d’ailleurs.

Y a des YAWNS parmi vous?

Nouvelle catégorie sociale américaine émergente, les Yawns sont jeunes, ont de l’argent, mais mènent une vie volontairement sobre et se soucient davantage d’environnement que de porter des vêtements griffés. Ils conduisent des voitures hybrides et font leurs courses dans des commerces de proximité. Quels que soient leurs revenus, ils ont décidé de vivre en dessous de leurs moyens pour limiter leur impact sur l’environnement. Le terme Yawns est l’acronyme de «Young And Wealthy but Normal» et le sujet d’un article bien intéressant de l’Associated Press. Ces jeunes viennent de l’univers des hautes technologies, mais les Yawns peuvent apparaître dans tous les milieux. Ils sont issus d’un mouvement mondial plus large dont les valeurs fondamentales sont le respect de l’environnement et la responsabilité sociale. L’essor des Yawns n’a rien de surprenant, selon le sociologue David Grusky, de l’université de Stanford, qui explique que la société a tendance à suivre des cycles : ainsi, après les hippies, une réaction matérialiste a suivi avec l’avènement des Yuppies. La question du réchauffement climatique et la crainte du terrorisme renforcent l’intérêt pour des idéaux qui sont ceux des Yawns au détriment des valeurs matérialistes, ajoute-t-il. Le phénomène serait-il lié également à un ras-le-bol de la consommation? C’est ce que pense Pam Danziger, une spécialiste des habitudes de consommation. « Les Américains ont beaucoup acheté ces dix dernières années. Nos armoires sont pleines, nos greniers sont pleins, nos garages sont pleins. Ça suffit! », résume-t-elle. Pas facile de les rejoindre comme clientèle cible? Pas sûr. Je pense que les compagnies qui ont de belles valeurs et qui réussiront à les communiquer sauront tirer profit de ces consommateurs plutôt difficiles. Mais attention ici, pas de discours creux et surtout éviter de jouer un rôle. Mais qu’importe qu’on s’adresse ou non au Yawns, une entreprise qui décide de jouer la constance et l’intelligence dans ses discours a plus de chance d’être respectée et par le fait même, d’améliorer ses relations avec ses clients qu’une autre qui ne partage pas les valeurs de ceux-ci.

Urbania.

Un magazine pas mal intéressant que ce Urbania. Véritable extra-terrestre dans le marché des revues au Québec, contrôlé par un Québécor*, qui adore que tout se ressemble, Urbania propose un contenu et un contenant qui font contraste dans le marché. Pour le contenant, il est rare de voir un magazine avoir une préoccupation aussi élevée au niveau du graphisme. Même les publicités sont souvent conçues en fonction du thème du magazine. Parce que cela aussi c’est l’une de leur force, les thèmes : tout le magazine tourne autour d’une thématique unique. Magazine créé par Toxa, un studio de création (design graphique/vidéo), Urbania, comme son nom l’indique, est avant tout urbain, très Montréal, ce qui ne me déplaît pas. J’aime mieux un magazine qui s’affiche comme tel à un autre qui le fait hypocritement. Ses sujets sont éclectiques (ce mois-ci: les « hobbys »), avec, entre autres un article sur la pêche blanche au Saguenay. Leur photographe a réussi à capter de beaux clichés, cassant complètement avec les scènes bucoliques remâchées. Allez hop, allez vous procurez ce magazine pour lui permettre de continuer… pas facile le marché de l’édition sous le giron Péladeau*.

* Désolé, je suis incapable de leur attribuer un hyperlien et de leur donner plus d’exposition…

Un nouveau Dupuy-Berberian!

J’ai toujours adoré la bande dessinée. En lire et en faire. D’aussi loin que je me souvienne, c’était le métier que je voulais faire quand j’étais jeune. Je ne voulais pas être policier ou pompier, mais bien auteur de bande dessinée. Je voulais être Franquin, Gotlib ou Hergé. Quand j’ai commencé mon baccalauréat en design graphique, j’ai peu à peu délaissé l’illustration au profit du graphisme. Depuis, j’ai rangé mes plumes et je dessine de moins en moins, mais je suis toujours intéressé par ce qui se fait. J’en achète encore mais je suis plus difficile. Pendant mon dernier séjour à Québec, j’ai mis la main sur le dernier Dupuy-Berberian «Un peu avant la fortune». J’adore tout ce que ces deux créateurs font! Contrairement au duo usuel scénariste-dessinateur, Charles Berberian et Philippe Dupuy sont tous les deux dessinateurs. Ils travaillent les planches ensemble. On ne sait pas qui influence qui, mais ce qu’ils réussissent à faire est vraiment très beau et intelligent. Il vous faut absolument lire la série Monsieur Jean, l’histoire de cet écrivain vivant à Paris est délicieuse. Et si vous voulez pousser plus loin, leur série carnet de voyage illustrant à l’aquarelle ou au crayon des villes européennes, est tout simplement magnifique! À découvrir!

Lovemarks.

51px3zhzasl_aa240_.jpgL’auteur porte un regard acéré et critique sur les marques qui ne peut laisser indifférent. Son constat est simple : les marques sont à bout de souffle. La solution ? Développer des produits et des expériences qui créent des relations émotionnelles à long terme avec les consommateurs. L’idée que la marque appartient aux consommateurs, et non aux entreprises, est fondamentale. Parce que le principe est très simple: vous ne pouvez pas forcer les consommateurs à acheter votre marque – vous devez d’abord gagner leur respect, renforcer leur confiance, et développer une relation avec eux en tant qu’individus – et pas seulement en terme de statistiques. Son approche repose sur «l’amour» et «le respect», deux concepts et deux objectifs pour les marques si elles veulent accéder au statut de «Lovemarks». Les Lovemarks – terme inventé par l’auteur – sont des marques dont on tombe amoureux. Apple, Mini, Swatch, Harley Davidson et Swissair sont quelques exemples de Lovemarks. Leurs clients y sont passionnément attachés, fidèles et tristes à leur disparition. A l’heure où les consommateurs sont plus futés, plus volages, plus anti-marque, rien de tel qu’une bonne dose d’amour. « Seul l’émotionnel peut contrebalancer la prise de contrôle grandissante des consommateurs » écrit Roberts.

Lovemarks, par Kevin Roberts

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