Women like my type.

Hum. Allez, je ne veux pas faire mon macho ni me vanter, mais c’est exactement ce qui se passe dans un dossier sur lequel je travaille depuis une couple de mois. Les femmes raffolent du caractère que je leur propose depuis le début de ce contrat. Elles adorent la poésie de mes lettres…
Je vous taquine. Il n’est pas question de moi, mais de « type ». De typo. De typographie, en bon français. Le mandat sur lequel je planche est une refonte graphique totale pour un client très connu de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Vous saurez le nom de celui-ci quand ça sera terminé. Ce qui est particulier, c’est que je travaille avec 3 femmes et qu’elles ont toutes les trois développé un goût poussé pour la belle typo, s’exclamant sur la forme d’un t capital par rapport à une minuscule; du délié* d’une lettre par rapport à une autre. Trouvant qu’une minuscule est trop frêle et que la majuscule est trop sévère. Je trouve ça cool. En fait, j’aime bien quand mes clients mettent leurs grains de sel et s’intéressent au projet en se l’appropriant. J’aime ça perdre le contrôle. Et c’est tout à fait normal, parce que moi j’ai d’autres mandats qui m’attendent tandis qu’eux devront vivre avec toutes ces nouvelles règles que l’on établit. Si ils sont directement responsables et d’accord avec les décisions qui se prennent, ils seront plus en mesure de les appliquer et d’en assurer la pérennité. C’est logique.
Pour revenir à ses clientes qui aiment les belles lettres, ce qui me plaît par-dessus tout c’est la reconnaissance, de leur part, des particularités spécifiques et communicationnelles de la typographie. Leur compréhension quant au choix des graisses** et surtout de la possibilité de créer des contrastes, des couleurs, uniquement en jouant avec celles-ci. Comprendre aussi la possibilité d’unicité quant au choix typographique. Je tente de plus en plus d’inculquer à mes clients la pertinence de s’approprier une fonte particulière afin de se donner une image bien à eux. C’est souvent subtil pour bien des gens, mais le travail se fait quand même. Prenez le cas de refonte graphique de Bell. La mise en place de sa nouvelle plateforme graphique a été réalisée avec une typographie construite uniquement pour l’entreprise. En plus de lui donner une couleur tout ce qu’il y a de plus personnel, elle permet à la longue, une reconnaissance immédiate de la marque. Si c’est vrai pour une grosse entreprise comme Bell qui dépense énormément en publicité, ça l’est encore plus pour une plus petite. Moins une entreprise investit en publicité, plus elle se doit d’être rigoureuse quant à sa la reconnaissance de sa marque. Facile pour une entreprise comme Nike de changer de « look » selon sa gamme de produits avec sa capacité publicitaire, moins facile pour une entreprise microscopique avec un budget rudimentaire. Simple calcul.
Un de mes premiers billets parlait de l’importance de la typographie dans la communication graphique. C’est l’élément qui départage le plus les autodidactes des professionnels du métier : le choix typographique, le respect de la forme, le bon crénage*** », etc. En plus, ça plaît aux femmes. Sometimes, woman fall in love with a great type…

* Le délié correspond en typographie à la partie la plus fine d’un caractère, en opposition au plein (typographie). Le délié correspond à la largeur de ligne d’une plume tirée horizontalement, et a été repris par les typographes pour la création de caractères.

** En typographie, la graisse est l’épaisseur d’un trait ou d’un caractère. En augmentant la graisse d’un caractère maigre, on obtient un caractère demi-gras, puis gras, et ainsi de suite.

*** Dans le domaine typographique, le crénage (kerning) est l’ajustement de l’espace entre les lettres d’une police à chasse variable. Dans une police bien crénée, l’espace entre deux lettres est identique, quelle que soit la paire de lettres considérée. Dans une fonte de caractère (numérique) créée dans les règles de l’art, le crénage est fait manuellement par le fondeur pour toutes les paires de caractères une à une. Dans le cas contraire, les logiciels de gestion de fonte peuvent le faire automatiquement, mais cela donne un moins bon résultat.Les paires de caractères doivent être testées et réglées dans les deux combinaisons possibles (par exemple ab et ba), l’espace à droite et à gauche de chaque caractère étant souvent différent en fonction de sa forme. Enfin, certaines lettres doivent se toucher comme les doubles t, double f ou fi (tt, ff, fi) : ce sont les ligatures.

(source Wikipédia)

2 commentaires

  • 5 juillet 2010 at 11:08 //

    C’est très agréable des clients comme ça! Mais des fois ça peut venir un peu lourd ça dépend de leur attitude générale… Si elles s’extasient et que leur yeux brillent comme des enfants, c’est l’fun, mais si elles deviennent pointilleuses à outrance parce qu’elles croient qu’elles savent maintenant comme ça marche la typo, c’est autre chose!!!!

    Je cherche encore qui pourrait être cette compagnie de la région avec 3 femmes décideuses!

    Lol!

Laisser un commentaire