Melomarc™ – David Byrne & Brian Eno / My Life in the Bush of Ghosts
Voici un nouveau billet de la catégorie Melomarc™ qui tente de répertorier les albums de musique qui ont marqué ma vie jusqu’à maintenant. Voyez ça comme un voyage à travers mes souvenirs et ma collection d’albums; où la véritable histoire de l’album vit en parallèle de la mienne. J’ai décidé de partager ces coups de coeur musicaux sur mon blogue, mais aussi de les faire découvrir plus personnellement à certaines personnes, en leur offrant l’album décrit via iTunes. Surveillez vos boîtes de courriels, vous aurez peut-être le privilège de recevoir un de ces albums… mais surtout, ouvrez vos oreilles et vos coeurs. C’est la mélodie du bonheur.
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J’aurais pu titrer ce billet « Remixer sa vie ».
Parce que comme la musique, la vie ça se remixe. On garde les bons beats, on élimine les bruits de fond, les scratchs inutiles, les grésillements du temps. Tout ça pour recréer une meilleure ambiance. Une ambiance encore plus révélatrice de sa propre personne.
J’ai remixé ma vie une couple de fois déjà. Jamais complètement effacé, mais je suis parti des rythmes qui m’ont défini depuis des lunes en tentant d’en ajouter des nouveaux pour améliorer le résultat. On revient souvent à ses propres bases rythmiques, son ADN. J’ai « refait » ma vie. Je l’ai rebâtie. En tentant de faire mieux. Du moins, je le crois.
Je vous dis souvent que la musique vit en parallèle de notre vie. Elle est surtout indissociable de celle-ci. Cette chronique qui me force à me rappeler de mes albums phares me permet également de revivre certaines étapes importantes de ma vie jusqu’à présent. En me rappelant les bons moments, comme les plus difficiles. Les fausses notes.
Je me suis aussi recomposé au niveau professionnel. J’ai joué en quatuor, en trio et en duo. Je joue maintenant en solo. Un soliste bienheureux. Dans mes relations avec mes clients, j’essaie de ne pas trop jouer la même rengaine, en tentant de découvrir des sonorités différentes de ce qu’ils connaissent.
Parce qu’il faut se sortir absolument des rythmes anodins. Qui se jouent partout. Sutout parce que c’est monotone. Sans saveur.
J’ai des amis qui, eux aussi, brassent leurs rythmiques personnelles. Qui s’assemblent, se ressemblent, faut croire. Les vrais amis ont souvent les mêmes airs finalement.
J’ai mis la main sur My Life in the Bush of Ghosts, en 1981. Un de mes amis, grand fan de King Crimson m’avait aiguillé sur cet album. À sa première écoute, j’étais bouleversé. Je n’avais jamais rien entendu de la sorte auparavant. Un mélange de rythmes funk et d’afro-beat, des échantillonnages provenant d’émissions de radio de sources aussi variées que des preachers américains en passant par des chanteurs libanais, du bidouillage électronique à profusion, Byrne et Eno avaient dénaturé un paquet de sonorités pour créer un son unique. Encore aujourd’hui quand j’écoute cet album riche, je suis incapable de me mettre dans la tête que celui-ci a 30 ans maintenant, tellement il était d’avant-garde pour l’époque. Bien qu’habitué d’entendre un paquet de musique remixée depuis le temps, My Life in the Bush of Ghosts demeure, pour moi, l’exemple parfait qu’on peut toujours se réinventer. Qu’à partir des mêmes ingrédients, on peut réaliser des centaines de plats différents. Qu’il suffit d’être créatif. Comme pour sa vie.
J’ai offert David Byrne & Brian Eno / My Life in the Bush of Ghosts au fils DJ/musicien d’un de mes grands amis, par amitié bien sûr, mais surtout parce qu’à sa façon, il est train lui aussi, de remixer sa vie.
> David Byrne & Brian Eno / My Life in the Bush of Ghosts sur iTunes
Denis Larouche
26 mai 2012 at 5:31 //
Ce disque est venu à moi, comme plusieurs, sur la rue Racine, coin Riverin. Je n’étais pas prêt et ça m’a pris nombre d’années pour digérer cet explosion musicale kaléidoscopique. Deux génies qui lâchent les chiens de la créativité: le sampling est élevé comme un mantra longtemps avant que des logiciels comme Live, Soundforge ou Protools n’existent; cela à changé autant la musique que la manière de la faire, précurseur de nombreux albums, dont Paul’s Boutique des Beastie Boys quelques années plus tard. Dès les premières notes, je savais que je venais de basculer du côté sombre du techno.