Mini-Wheat

mini-wheatJe suis capable du meilleur. Comme du pire.

Gentil comme deux. Teigneux comme pas un.

J’ai autant de caractère que je suis mou.

Je suis de conversation insatiable. Vous chercherez le bouton pause sur ma gueule. Bla bla bla. Introuvable. Je suis aussi muet qu’une carpe. Yeux absents. Silencieux.

Je suis workaholic. Alignant les heures de travail. 12 heures par jour. 7 jours sur 7. Je suis lâche comme un âne. Préférant regarder pousser le gazon, plutôt que de le couper. Une larve.

Je ris à m’en décrocher la mâchoire. Je pleure à m’en fendre l’âme.

Je cours 15 km sans boire. Je bois à être incapable d’aligner deux pas.

J’ai encore des articles de cuisine que ma mère m’a légués quand j’ai quitté le nid familial à 19 ans. Je suis capable de dépenser une fortune pour un gadget que je n’utiliserai jamais.

J’aime le soleil au lever. J’adore m’endormir sous la pluie.

J’écoute de la musique partout : au bureau, à la maison, dans mon auto, en course. J’adore me retrouver tout seul dans le silence.

J’ai des clients qui me trouvent performant. J’ai des clients qui me courent après.

Pour les artistes, je suis en business. Pour le gens d’affaires, je suis un artiste.

Je mange bien. Je mange de la marde.

Je suis de droite, économiquement parlant. Je suis de gauche, socialement parlant.

J’aime aider les plus démunis. Comme je voudrais parfois leur botter le cul.

Je suis d’une simplicité involontaire. Je suis d’une complexité volontaire.

Je suis ici à rêver d’ailleurs. Je voudrais être ailleurs pour m’ennuyer d’ici.

Je ne voudrais pas vieillir. Je ne voudrais pas revivre ma jeunesse.

Je ne m’ennuie pas de mes enfants. Je pleure quand je les vois.

Je suis patient, capable de recommencer un truc des milliers de fois. Je capote à l’idée de refaire la même routine.

Parfois je trouve la vie si lourde. Parfois je constate que le temps passe trop vite.

Je suis trop vieux pour faire ça. Je suis trop jeune pour penser à ça.

Les jeunes m’énervent parce qu’ils ont raison. Les vieux m’emmerdent parce qu’ils ont raison.

Dans une grande ville, j’aime les parcs. En forêt, la ville me manque.

Je voudrais être quelqu’un d’autre. Je trouve que les autres ne sont pas mieux que nous.

Je suis un solitaire qui aime le monde.

Je ne fais pas l’unanimité.

On m’aime. On ne m’aime pas.

Je suis plein de contrariétés.

Full.

Je suis un Mini-Wheat.

Sain. Malsain.

Moins funny qu’une Froot Loops. Moins plate qu’une Special K.

Capable d’être sérieux. Incapable de l’être.

Éclectique.

Tissé d’une fibre de blé. Enrobé de sucre.

Et fier de l’être.

Côté positif. Côté négatif.

Un amalgame de qualités et de défauts.

Ying et yang. Noir et blanc. Abbott and Costello.

Je me méfie des gens unidimensionnels. Aux idées arrêtées. Incapables d’incartades. Comblés dans leurs certitudes. Convaincus de leurs croyances. Rarement plurielles.

Je pense que nous sommes multidimensionnels. Des diamants aux facettes multiples. Capables de refléter des nuances différentes. Surtout aptes aux actions irrationnelles, aux idées nouvelles. Surtout plurielles.

Je suis un Mini-Wheat.

4 commentaires

  • 15 septembre 2014 at 6:37 //

    Je crois que nous somme tous des mini-wheat et c’est ce qui nous rend si intéressant. Super billet mon Marc!

  • Ta sagesse me laisse sans mot.
    Tes mots me fessent fort en plein dans la face, tellement fort que mon coeur tremble.
    Tu m’aides sans en être obligé, sans me connaître, sans le vouloir, sans le savoir. C’est pourquoi j’adore te lire.
    Je voudrais te dire exactement à quel point te lire me fait du bien, mais malheureusement je n’ai pas ton talent inouï de maîtriser les mots. Je vais donc uniquement te laisser cette note, au moins pour que tu saches l’essentiel.

    Merci mille fois Marc.

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