La fin d’une aventure.
La fin d’un projet, ça se passe souvent comme la fin d’une aventure amoureuse.
Pas comme dans la vraie vie, là.
Plutôt comme dans les films d’ado.
Comme dans la chanson Hélène de Rock Voisine.
Tu es consultant, tu débarques passer l’été à Old Orchard et tu rencontres ce super projet sur la plage.
Tu tombes en amour.
Je veux passer ma vie avec toi.
Et à la fin de l’été, comme tu dois repartir, ton amour impossible te revient en pleine face.
Seul sur la plage, les yeux dans l’eau.
Mon rêve était trop beau.
Cette semaine, j’ai appris que le magazine CVS dont j’assumais la direction artistique et la conception depuis sa création, ne sera dorénavant plus publié.
Vous dire que je ne m’y attendais pas serait vous mentir. En fait, je m’y attendais depuis le numéro deux.
Bon, peut-être pas le deux, j’exagère un peu, mais je m’y attendais chaque année.
Parce que la vie d’un magazine est rarement longue.
Parce que je sais que ce genre de projet représente une somme colossale de travail, surtout pour la mini équipe que nous formions, dont personne n’était à temps plein sur le projet.
Parce que l’exigence des horaires de ce projet mettait en péril certains dossiers que j’avais avec d’autres clients ou me privait de participer à d’autres mandats.
Même si ma vie professionnelle a toujours été bâtie sur de longues relations d’affaires – j’ai des clients qui me suivent depuis plus de 20 ans – je sais que nous sommes toujours à rebâtir une relation B2B.
La vie de consultant externe est toujours de vivre sur la corde raide.
Ce n’est pas la première fois qu’un projet se termine ou qu’un client part. Et ça ne sera pas la dernière fois.
Mon domaine d’affaires est comme ça.
La vie aussi, remarquez.
Bref, la fin du CVS marque une étape dans Traitdemarc qui fêtera ses 10 ans, en février. Parce que ce projet aura duré 9 ans, il est indissociable de ma petite histoire.
Ce n’est pas rien.
Je suis triste de terminer un si beau projet, c’est certain.
Ne pas l’être serait de minimiser le plaisir de le réaliser et de travailler avec une équipe extraordinaire. De rencontrer des entrepreneurs allumés, des commerçants travaillants, de sentir qu’on a réussi à faire connaître ceux-ci dans une publication hors-norme, créative et d’une qualité irréprochable.
J’ai des souvenirs plein la tête de moments complètement magiques et de créations rocambolesques.
Je me souviendrai longtemps de toutes ces publicités où de simples commerçants jouaient au mannequin pour la première fois de leur vie dans des concepts complètement flyés.
Je m’en voudrais de ne pas remercier mon ami Paul Cimon, mon vieux pote photographe des 25 dernières années. Notre duo a tenu la route malgré les délais serrés, les prises de bec et les bouchons de productions. Au final, le résultat était toujours positif et créatif.
Je m’en voudrais aussi de ne pas remercier toute l’équipe de Promotion Saguenay pour leur grande confiance dans ce dossier.
On a tendance, à tort, de toujours remercier un client quand on obtient un mandat. C’est à la fin de celui-ci qu’on devrait le remercier.
Parce qu’une relation d’affaires ne se matérialise pas dans un seul mandat. Que la vie est longue et que la fin d’une aventure marque toujours le début d’une autre.
Je voudrais aussi remercier tous les clients qui ont paru dans le magazine. J’ai toujours été un gars de centre-ville, j’y suis même né. Leurs commerces, souvent menés à bout de bras, sont toujours le fruit d’une passion, d’un savoir-faire et d’un travail acharné. J’ai rarement vu travailler du monde autant que ça. Dans des conditions économiques pas toujours faciles.
Je leur lève mon chapeau. Vous êtes notre fibre économique.
Pour la plupart, je ne vous aurai plus comme client, mais vous pourrez toujours compter sur moi, comme client.
L’été qui s’achève tu partiras
À cent mille lieues de moi
Comment oublier ton sourire
Et tellement de souvenirs.
Anonyme
25 janvier 2018 at 8:17 //
J’aime ta publication, comme toujours! 👍