Melomarc™ – David Sylvian / Secrets Of The Beehive
Voici un nouveau billet de la catégorie Melomarc™ qui tente de répertorier les albums de musique qui ont marqué ma vie jusqu’à maintenant. Voyez ça comme un voyage à travers mes souvenirs et ma collection d’albums; où la véritable histoire de l’album vit en parallèle de la mienne. J’ai décidé de partager ces coups de coeur musicaux sur mon blogue, mais aussi de les faire découvrir plus personnellement à certaines personnes, en leur offrant l’album décrit via iTunes. Surveillez vos boîtes de courriels, vous aurez peut-être le privilège de recevoir un de ces albums… mais surtout, ouvrez vos oreilles et vos coeurs. C’est la mélodie du bonheur.
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Il avait neigé à Montréal, dans cette journée anodine de 1987. Je m’en souviens parce quand il neigeait j’avais un toit qui se formait sur ma chevelure. Ouais. Bien spikés, mes cheveux étaient tellement gommés par le fixatif que la neige, en gros flocons, restait tout bonnement sur ceux-ci en me créant une calotte glacière, un chapeau enneigé. Pour les curieux qui se demandent comment cela pouvait être possible, vous pouvez cliquer sur ce billet qui explique le comment du pourquoi. Bref, il avait neigé à Montréal cette journée-là. J’allais comme d’habitude, le walkman sur les oreilles, dépenser mon maigre salaire chez les disquaires. Dans ces années-là, je me procurais des disques à un rythme d’enfer (me semble l’avoir encore ce rythme-là…). Cette journée-là, je n’avais aucune idée des nouveautés qui allaient se présenter à moi, mais l’album que j’allais acquérir allait s’avérer en être un important dans ma vie.
En 1982, David Sylvian quittait le groupe Japan pour débuter une carrière solo. Et moi aussi, j’étais tout seul. Tous seul entouré si l’on veut. J’avais beaucoup d’amis, mais je travaillais, étudiais et sortais souvent seul. Souvent par horaire difficile à concilier, mais encore plus par personnalité. J’aimais me retrouver. Cet album de Sylvian me rappelle la solitude. Pas la solitude difficile, mais celle qui nous ramène à soi-même, la totale introspection que bien des gens ont trop souvent peur d’affronter. J’avoue ne pas trop avoir accroché sur Japan dans ces années-là; ce groupe était trop semblable à Duran Duran… Un groupe comme DD était déjà largement suffisant. Fallait pas exagérer. Secrets Of The Beehive était mon premier album de Sylvian. Une amie m’avait bien fait une cassette de Brillant Trees, son premier album, mais je n’avais pas accroché à ce moment-là (bien que je me le suis procuré à nouveau en CD, par la suite…). La musique, je l’ai écrit mainte fois, c’est contextuel et temporel. Y a des notes qui restent gravées à tout jamais dans votre vie parce qu’à ce moment précis de celle-ci, où vous viviez un événement heureux ou malheureux, cette mélodie est venue vous réconforter ou vous brasser. Vous auriez écouté celle-ci dans une autre circonstance et elle aurait pu entrer et sortir de vos oreilles aussi vite. C’est comme ça. La musique, ce n’est pas mystique, c’est physique. Y en a pas de bonne ou de mauvaise, y en a uniquement qui vienne vous chercher à un moment précis. Tous styles confondus. Je suis un indépendantiste musical : on ne peut m’accorder aucun style en particulier. Alternatif? Peut-être. Mais ce n’est pas parce qu’un album devient populaire que je le renie pour autant. Je n’entretiens pas une relation intellectuelle avec la musique, alors ne venez pas me faire la morale sur mes choix, ils ne sont dictés par aucune logique et encore moins par des connaissances. Pour moi, c’est simple, il y a deux genres de musique : celle que j’aime et celle que je n’aime pas. Noir et blanc.
En 1987, David Sylvian sortait l’album Secrets Of The Beehive. Et moi, à 22 ans, en fin de BAC, j’étais loin de m’imaginer en achetant ce disque que 23 ans plus tard je l’écouterais encore. Oui c’était (ça l’est toujours) un excellent album, certes. Mais ce qui est spécial c’est qu’aujourd’hui en l’écoutant, je sens la neige tomber sur mes cheveux, comme en 1987, et je me vois dans ces années-là me demander, avec l’insouciance du début de l’âge adulte, si un jour j’écouterai les albums que j’achète à l’instant…
J’ai offert cet album, via iTunes, à Katia, une amie de ces années-là, retrouvée sur Facebook…
> David Sylvian / Secrets Of The Beehive sur iTunes
Pierre Lévesque
6 septembre 2010 at 15:17 //
J’adore ce nouveau type de chroniques, tu me fais encore revivre de beau flash !! encore et encore …
marc
6 septembre 2010 at 22:06 //
Merci Pierre, tu es sur ma liste pour un album…. 🙂