‘Tit Kit éthique et tact
Vous êtes sur la route et vous roulez à la limite permise. Pour être vraiment franc, vous roulez plutôt à la limite tolérée et tout à coup, venant de nulle part, arrive comme une fusée une camionnette qui vous colle au cul. Pas un peu. Votre parechoc est le dernier élément qui vous sépare d’un impact. Dans votre rétroviseur, vous pouvez voir distinctement le chauffeur. Vous voyez sa face qui grimace. Il voudrait pouvoir vous rouler dessus. Vous lui nuisez. Vous êtes un obstacle. Et comme il n’y pas de zone de dépassement possible, la seule façon de vous faire sentir que vous n’êtes pas à la vitesse que lui juge normal, il vous bouscule à la limite du tolérable en agitant les bras comme un excessif cherchant à vous intimider de toutes les façons possibles. Arrive enfin la perspective pour la camionnette de vous dépasser; le chauffard dingue en profite tout en vous infligeant un regard démoniaque. Il vous en veut. Pourtant, ce n’est pas son visage qui retient votre attention, mais bien le logo sur le côté de la fourgonnette. Ce camion n’appartient pas un particulier, mais à une compagnie. Ce camion est identifié d’une marque de commerce très connue. Et là, dans votre tête, ça fait clic!, le chauffard fou qui vient de vous menacer de son attitude de matamore n’est plus un simple dingue du volant, mais bien une marque de commerce. Vous pouvez maintenant mettre un nom sur celui qui vient de vous menacer par sa conduite dangereuse. Pas un nom personnel, mais un nom de compagnie. Vous stationnez votre voiture, marchez, et à une traverse de piéton, une automobile bien identifiée à une entreprise décide de ne pas vous laisser passer, bien que ce soit votre droit. La voiture passe à deux cheveux de vous rouler dessus. Vous arrivez quand même sain et sauf à votre restaurant préféré en maudissant cette voiture, son chauffeur et l’entreprise qui l’a engagé. Pendant que vous consultez le menu, voisin de votre table, un groupe de travailleurs habillés de leurs vestes bien identifiées du logo de leur employeur vocifèrent des propos agressifs et tiennent des discours dégradants sur des gens en ne prenant même pas la peine de taire leurs noms. Malgré votre regard désapprobateur, les hommes continuent à tenir leur tirade déplaisante. À votre retour au bureau, en consultant le profil de vos connaissances-amis sur Facebook, vous tombez sur certains qui déblatèrent que leurs employeurs sont comme ci, que leurs collègues de travail sont plutôt comme ça, sans retenue, sans vergogne, au vue de tous. Je ne comprends pas. Une entreprise peut dépenser des milliers de dollars en publicité, tenter de bien servir du mieux qu’elle peut ses clients, d’être un citoyen corporatif responsable et se voir juger et traiter de délinquant pour des gestes irréfléchis qu’elle n’a pas posés directement. Une entreprise sans reproche voit sa réputation ternie par des agissements inconcevables de certains de ses employés. Vous pouvez dire n’importe quoi sous votre nom, mais de grâce quand vous roulez dans une voiture identifiée à l’entreprise qui vous emploie, vous la représentez : VOUS êtes l’entreprise. Quand vous traitez quelqu’un de moron et que vous avez votre costume de travail avec logo, vous ne parlez pas uniquement en votre nom : VOUS êtes l’entreprise. Quand vous dites n’importe quoi sur Facebook, assurez-vous donc que votre profil n’est accessible qu’à VOS amis, pas à vos connaissances ni à vos clients. Si vous n’êtes pas d’accords avec ce que votre employeur pense, fait, produit, dites-le lui à lui, pas à nous. Ou quittez votre emploi, personne ne force personne à travailler pour soi. Ou démarrez votre propre entreprise. En espérant que vos employés ne soient pas comme vous…
MAJ – Selon un sondage de CareerBuilder.com (premier site d’annonces d’emplois aux États-Unis) 45 % des employeurs indiquent qu’ils utilisent les médias sociaux (comme Facebook) pour obtenir des renseignements sur les candidats; contre seulement 22 % l’an dernier… Raison de plus d’éviter de vous parader tout nu en disant des niaiseries sur votre Facebook… à moins que ce soit ce que vous voulez que les gens se rappellent quand ils pensent à vous…
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Martin Larose
19 août 2009 at 9:12 //
C’est tout d’abord un problème de ressources humaines…
On banalise l’acte de l’embauche et malheureusement, consciemment ou inconsciemment, les employeurs sont coupables, en partie, de cette situation. Souvent par manque d’expérience ou par un criant manque de ressources.
Qui on embauche pour son entreprise est crucial pour l’image de celle-ci, sa survie ainsi que son fonctionnement. Tristement, et de par ma formation je le vois trop souvent, trop d’employeurs ne se soucient pas de l’ADN professionnel de leurs candidats…je crois fermement que ces choses-là se détectent.
C’est également un problème d’engourdissement fédératif, triste héritage du syndicalisme sauvage…
Ce que je veux dire par là c’est que le type d’employé que tu viens de décrire dans ton blogue est également l’archétype du ‘Je-m’en-fous-si-tu-me-mets-à-la-porte-je-vais-te-poursuivre-et-je-connais-mes-droits comme employé.
Il y a 2 manières de gagner…
1- Choisir les meilleurs joueurs.
2- Instaurer un esprit d’équipe sans faille
Comme je t’ai déjà souligné…à bon vin, point d’enseigne (sauf que lorsque le vin est mauvais, on se souviendra de l’enseigne!)
marc
24 août 2009 at 23:44 //
@ Martin
Je ne sais pas. Je ne jetterais pas la pierre si rapidement au niveau de l’employeur. À mon avis, il y un relâchement au niveau de la responsabilité personnelle. Certaines personnes pensent tout simplement que tout leur est dû et que sinon l’État sera là pour pallier. Il y a un je-m’en-foutisme au niveau de certaines valeurs comme l’intégrité et la reconnaissance. Je suis d’accord avec ton point par rapport au syndicalisme : c’est un vieux modèle défectueux qui ne s’est pas renouvelé depuis les années 60 que le Québec traîne comme un boulet. Dommage.
Dom LaBarre
29 mai 2013 at 9:20 //
L’été passé, une voiture de livraison jaune (avec un coq sur le toit) m’a klaxonné, collé au derrière et dépassé par la droite… Je me suis souvent demandé pourquoi le numéro de téléphone était écrit sur les voitures de livraison!?! (Lorsque je veux commander, je suis plus souvent qu’autrement à ma maison et non pas en train de circuler en voiture!!!) J’ai donc saisi cette occasion pour appeler ledit restaurant et fait une plainte.
Le lendemain, un patron, plus que satisfait de mon appel, m’a appelé pour me REMERCIER d’avoir dénoncé un tel comportement sur la route. Il n’acceptait pas du tout le fait qu’un de ses employés brime le nom de l’entreprise à son profit personnel de rapidité sur la route. Il m’a même souligné qu’il aimerait que plus de gens signalent ces comportement disgracieux sur la route et mentionnant que ce n’est pas comme si on ne pouvait pas savoir pour qui le conducteur travaille!!!
Bref : 2 JOURS DE CONGÉ ET 3 JOURS DE SUSPENSION POUR LE LIVREUR 🙂
Je ne cacherai pas que j’ai eu un léger sourire aux lèvres 🙂