Billet perdu.

Quand je suis revenu de Taïwan, pas exactement le jour même, mais les jours d’après, j’ai décidé de me déconnecter de tous médias sociaux.
Désolé.
Vous me tombiez sur les nerfs.
Pas personnellement.
Toi.
Vous.
Comme société.
Je vous en voulais.
Je vous trouvais irrespirables.
Déconnectés.
Mais, comme n’importe quel bon psy l’aurait diagnostiqué, c’est plus à moi que j’aurais dû en vouloir.
Pas à vous.
Ni à toi.
Souvent les autres n’ont rien à voir avec ce tu peux vivre.
Quand ils ne sont pas directement responsables.
On s’entend.
Vous ne m’aviez rien fait subir directement.
Bref.
Ces sont vos discours qui m’exaspéraient.
Vos attitudes.
Ce que vous écriviez.
On ne revient pas là-dessus.
C’est du passé.
Et surtout, vous n’aviez rien à voir avec tout ça.
Moi par rapport à moi.
C’était ma lecture qui était faussée.
Je veux seulement vous positionner sur le fait que j’avais seulement le goût de vous flusher.
Moi. Le gars qui texte quotidiennement en voyage. Avec de la corne sur le pouce, à balayer l’écran de son téléphone, vous m’aviez mis à bout.
Je quittais le réseau.
Qui m’avait nourri jusqu’à maintenant.
De discussions. De rires et de nouveautés.
Je voulais m’isoler.
Dorénavant, je m’en résoudrais aux amis proches.
Et mes livres.
Bye.
Adieu.
….
….
….
Est arrivé le virus.
Boum.
Brusque.
Confinement.
En arrêt.
Solitaire.
Solidaire.
Un mur.
Pas comme celui qu’on construit.
Comme celui qu’on nous impose.
J’étais ouvert sur le monde.
Me voilà fermé sur ma personne.
Territoire connu.
Souvent hostile.
Un mur.
Dont je ne pouvais plus sortir.
….
….
….
Je viens de quitter mon deuxième 5 à 7 virtuel.
J’ai eu aussi, aujourd’hui, deux rencontres client virtuelles.
Je suis privilégié.
J’ai de vrais amis qui sont devenus virtuels.
Comme j’ai des amis virtuels qui sont devenus de réels amis.
J’ai des clients qui me sont fidèles.
Je ne suis pas sauvé pour autant.
La semaine passée, je n’aurais pas écrit ce billet.
Cette semaine est une bonne semaine.
Un instant.
Pas une constante.
Je suis privilégié.
Je le savais.
Je le sais encore plus.
Je n’ai jamais autant apprécié les médias sociaux qu’aujourd’hui.
Je vous trouve beaux.
Je vous trouve belles.
Je vous trouve magnifiques.
Dans votre quotidien.
Contraint.
Comme société.
Et je me sens privilégié d’être dans votre monde.
Virtuel ou réel.
Je réalise que j’aurais perdu au change de vous perdre.
….
….
….
….
Ce billet est éphémère.
Ce billet est perdu.
Il est comme moi.
Instable.
D’une semaine à l’autre.
D’un mois à l’autre.
Surtout parce que je travaille sur ce site internet.
À revamper un peu la façade.
Et que tout ce que j’écrirai jusqu’à ce moment, ne sera pas nécéssairement sur la prochaine mouture du site.
Question de base de données.
Et ce n’est pas grave, non?
La vérité a des vertus plus grandes que celle d’être mise en texte sur ce blogue.
Parce qu’on sera là, ensemble, en vrai, ou virtuel.
Un jour ou l’autre.
Et sinon, ce billet ne sera que quelques mots qui s’envoleront.
Comme ces données oubliées.
Comme ces discussions réelles que nous avions.
Quand tout était plus simple.
Facile.

2 commentaires

  • Pis moi don , j’y pense à chaque jour de flusher les médias sociaux, mais ….faut croire qu’il y a du bon. Ta réflexion est très bonne Marc. Pense y deux fois avant de la flusher. Bonne Journée, pis oublie pas que c’est maigre aujourd’hui.🙏

  • 10 avril 2020 at 11:48 //

    Marc merci d’être dans ma vie,chaque petit moment où je te côtoie ou te lis me font apprécier d’avantage l’homme que tu es,simple et généreux

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