La vie des autres

TM-Marcface-autresLa vie.

Certains la veulent tracée sur une autoroute balisée avec de l’asphalte neuf, des arbres en plastique et des arrêts prévus pour faire pipi. D’autres empruntent des chemins hasardeux, peu éclairés, parsemés de nids de poule, quitte à faire pipi sur le bord de la route. Certains veulent que ça brasse. D’autres, le moins possible. Certains se posent des questions à l’infini sans y répondre. D’autres ont toutes les réponses, même aux questions qu’ils ne se posent jamais.

Mille-et-une façons de vivre. En famille. Seul. En couple. Mal marié. Veuf. Reconstitué. Destitué. Décimé. Traditionnel. Mixte. Dispersé. Divisé. Autant de modèles que de gens différents.

La vie est belle. Surtout la sienne.

Celle des autres? C’est moins limpide.

Les médias sociaux sont une fantastique fenêtre pour réaliser à quel point, la concept de vie est relatif à chacun. Que les différents types d’existence se croisent et s’affrontent. La sempiternelle notion des bons et des méchants.

Soi. Et les autres.

Y a ceux qui vivent une vie qu’ils détestent, mais qui ne font rien pour la changer. Continuant à se mentir à eux-même, une errance à égrainer des jours qui ne reviendront jamais. À croire à ce bonheur édulcorée, même si c’est une matière synthétique sans goût qu’ils continuent d’ingurgiter chaque jour.

Il y a ceux qui jugent que leur façon de vivre est un exemple. Que les autres font fausse route. Un modèle unique. Sans failles. Un bonheur à sens unique.

Il y a ceux qui vivent par procuration. Abonnés aux vies des autres. Se gargarisant du malheur des uns. Se méfiant du bonheur des autres. Prophètes de malchance, partageant à qui mieux mieux leur pernicieux venin à défaut de vivre leur propre et souvent triste existence. Faut pas se leurrer, les gens qui s’occupent plus de la vie des autres que de la leur, sont avant tout malheureux. Se délecter des épreuves des autres n’est-il pas le geste le plus abominable qui soit?

Il y a les gérants d’estrade. Qui n’ont pas d’enfants, mais des idées arrêtées sur la façon de les élever. Qui n’ont jamais eu à vivre de deuil, mais qui jugent que les gens s’apitoient sur leur sort. La vie des autres dérange. Surtout quand elle est différente de la vôtre. Ou qu’elle vous fait envie. C’est plus facile de détester un truc que vous pensez inaccessible que d’admettre qu’au fond de vous, vous le désirez.

Ma vie n’est pas mieux que la vôtre. Elle n’est pas pire non plus.

Mais c’est celle que j’ai choisi. Un peu.

La vie des autres, c’est surtout l’avis des autres.

Par rapport à soi.

Je n’en ai rien à foutre de la façon dont vous vivez votre vie.

Laissez la mienne tranquille.

 

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