Melomarc™ – Cocteau Twins / Treasure

Voici un nouveau billet de la catégorie Melomarc™ qui tente de répertorier les albums de musique qui ont marqué ma vie jusqu’à maintenant. Voyez ça comme un voyage à travers mes souvenirs et ma collection d’albums; où la véritable histoire de l’album vit en parallèle de la mienne. J’ai décidé de partager ces coups de coeur musicaux sur mon blogue, mais aussi de les faire découvrir plus personnellement à certaines personnes, en leur offrant l’album décrit via iTunes. Surveillez vos boîtes de courriels, vous aurez peut-être le privilège de recevoir un de ces albums… mais surtout, ouvrez vos oreilles et vos coeurs. C’est la mélodie du bonheur
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Difficile d’écrire les yeux dans l’eau.

Difficile de ne pas pleurer quand on joue dans ses souvenirs. Le coeur est un organe fragile. Comme presser un citron avec une main gercée.

Tellement de choses se sont produites depuis 18 ans. Tellement. Le monde est différent. Ma vie. La tienne. Tout se bouscule à une vitesse vertigineuse. Tout va trop vite. Trop vite. Beaucoup trop vite.

J’ai de plus en plus d’années d’imprégnées dans le visage alors que le tien n’a aucune trace même quand tu passes une nuit debout. L’injustice de l’âge pour moi. Le privilège de la jeunesse pour toi. Fuck. Je donnerais tout ce que j’ai pour aller te rejoindre dans ces belles années.

J’avais vingt-neuf ans quand tu es né. À l’aube de la trentaine. Pauvre, mais travaillant, j’étais encore en devenir. Tu es arrivée sans crier gare. Sans avertissement. Les langues sales parleraient d’accident. Jamais accident n’aura été aussi bienvenue. Il y dix-huit ans, le premier avril 1994, naissait une petite fille au nom de Frédérique Perron Gauthier.

Ma fille à moi. À moi.

Tu ne savais pas tout ce que pouvait représenter la naissance d’une fille dans une famille endeuillée comme la mienne. Personne n’est remplaçable, tout le monde est unique, mais toi, tu es arrivée comme un petit ange prendre une place qui était libre depuis trop de temps. On n’a pas voulu t’appeler Monique, comme ma soeur, mais tu portes la dernière syllabe dans ton prénom. Comme une petite médaille. Un tattoo.

J’ai pleuré à ta naissance. Comme je pleure aujourd’hui en t’écrivant ce petit mot. Avec les années, je suis devenu incontinent de l’oeil. J’ai tellement refoulé de larmes dans ma vie qu’aujourd’hui j’ai de la misère à tout contenir. Comme un trop-plein. En vieillissant, les pleurs sont difficilement attribuables à de récentes blessures. Le passé est omniprésent, prêt à te rattraper, à te rebondir dessus, à te faire payer de l’avoir caché aussi longtemps. Le passé est implacable et rejaillis au moment où tu ne l’attends le moins. Tu as la chance de modifier ton futur, mais jamais ton passé. Tu verras.

Demain, tu auras 18 ans. Je pleure, certes , mais mes larmes ne sont pas que de peine. Ça me fait triper de penser que tu sois devenue une femme. Une femme de plus en plus sûre d’elle, ouverte sur le monde, créative et surtout indépendante. Je voudrais que tu conserves cette qualité en toi, celle de ne pas dépendre de personne. D’être maître de ta personne. De te forger tes propres idées. À toi. De créer ton avenir. Pas celui des autres. Le tien.

Et que vient faire Cocteau Twins dans ce billet? C’est ce que j’écoutais en 1984, dix ans avant que tu naisses, à mes 19 ans. Ce disque qui joue présentement dans mes oreilles pendant que je t’écris est pour moi intemporel, comme quoi la créativité, l’originalité et le talent sont une fontaine de jouvence. Et comme ces qualités sont aussi tiennes, tu as de grandes chances de rester jeune longtemps. Treasure me rappelle aussi ces années importantes qui seront les tiennes. Ce trésor. Cette vingtaine qui s’amène, ce début de vie où tout est encore possible, où tous les chemins sont disponibles. Où tous tes rêves sont encore possibles. Ces belles années qui te forgeront. Ne laisse personne ne te les enlever. Elles sont tiennes.

C’est ta vie. Fonce! Sans crainte. Car il y a un ange qui veille sur toi, là-haut. On ange avec lequel ton prénom partage une syllabe.

J’ai offert Cocteau Twins / Treasure à ma fille Frédérique, parce que c’est sa fête bien sûr, mais surtout  parce que je l’aime plus que tout. x x x.

> Cocteau Twins / Treasure  sur  iTunes

2 commentaires

  • Marc,

    Cette semaine tu pestais sans trouver les idées, les phrases et les mots pour écrire sur ton blog. Ton humeur était bousculée par l’envie de produire un nouveau billet. Tu étais plume morte et un peu frustré.

    Et voilà que pour l’anniversaire de ta Frédérique, tu viens d’écrire, selon moi, un de tes plus beaux textes à vie.

    Ton écriture, ici, est plus vivante que jamais.

    Denis

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