Je dédédédédédé… design dans ma tête.

J’ai déjà raconté dans un vieux billet (ici…) que je préférais par-dessus tout griffonner mes idées au crayon dans un cahier. Je n’aime pas créer directement à l’écran. Souris à la main. J’ai besoin d’esquisser. À l’ancienne. Sentir le trait. Le trait de Marc™. C’est simple, le fait de visualiser un produit quasi final sur son moniteur diminue la recherche d’une meilleure idée. Humain. Nous nous contentons ainsi plus facilement, allant même à nous trouver bon au premier jet. Les graphistes ont l’égo extensible et se contentent trop souvent de peu. Si plus est, le client voit ladite esquisse, c’est pire. Les clients aiment voir tout de suite, même si c’est encore une petite bride d’idée. Une brididée. Un truc qui devrait se retrouver dans une poubelle, au lieu de se voir imprimer à la vue de tous. Je préfère jeter mes esquisses à la poubelle. Un mauvais concept, ça ne se recycle pas.

Les idées brutes sont plus faciles à modeler que celles polies: ils ont encore une certaine élasticité, une candeur dont on peut encore profiter. Au contraire, les idées développées trop rapidement manquent trop souvent de jus. Comme en agriculture, le temps est bénéfique aux idées; à vouloir tout précipiter, on arrive à des idées prématurées, avec moins de saveur, de force et d’éclat. Le temps profite aux idées.

Depuis quelque temps, je réalise que j’ai développé une nouvelle façon de créer. Je « design » dans ma tête. Ouais, monsieur. J’ai les cellules qui font des étincelles. Ouais, madame. J’ai le bulbe rachidien qui s’allume. Qui m’allume. Et c’est plutôt chouette. Fini les contraintes de temps, d’espace et d’outils. Liberté. Dans mon auto, mon lit, mon bain, ou mes espadrilles, je sème une graine qui germe tranquillement dans mon cerveau. Elle est là à se développer, à s’améliorer, tranquillement au rythme de mes activités ou inactivités. Et si elle s’avère plutôt moche, elle mourra dans l’oeuf (ouais, comme dans tête d’oeuf!) et rejoindra ses semblables quelque part au dans un repli de mon cerveau. Si par contre, elle a du potentiel, elle évoluera. Petite idée deviendra grande. Jeune concept deviendra concept mature.

C’est quand elle se retrouvera imprimée sur un document ou tournée dans un spot télé que mon idée prendra toute sa valeur.

Tiré par les cheveux, vous dites? Vous n’avez pas vu ma tête…

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