Parle, parle, jase, jase.

Discussion intéressante avec un client/ami lors d’un diner improvisé la semaine passée. On échangeait sur les gens qui parlent, mais qui n’agissent jamais. Ces sempiternels rabats-joies qui tirent sur tout ce qui bouge sans apporter une simple petite solution. Ces critiques acerbes qui ont de belles paroles pour décrier toutes les situations, mais en ont rarement pour apporter des réponses ou solutions concrètes à des problèmes. Comme s’ils étaient éternellement dans l’opposition. Des gérants d’estrade. Des sportifs de salon.
Ces gens-là me dépriment. Bla-bla contre ci, bla-bla contre ça. Jamais content. Toujours à comparer. Non pas que je sois contre toute critique, au contraire (ce blogue en est la preuve…), mais j’ai plus de respect pour les gens qui démontrent leurs convictions par des actions précises que par des bla-bla faciles et non concluants. Faut que les bottines suivent les babines. Faut que les actions suivent les pensées, sinon ça demeure du vent. De l’air.
Critiquer des situations sans tenter d’y opposer des alternatives ou des solutions est à la portée de tout un chacun. Proposer des changements et assumer ses prises de position demandent un peu plus de courage. J’ai beaucoup d’admiration pour les gens qui s’assument, même si je ne partage pas leur combat ou opinion. Argumenter. Définir sa pensée. Accompagné son « je n’aime pas » d’ingrédients plus précis et de finir par changer la recette.
J’aime beaucoup discuter avec ces entrepreneurs. Ces gars ou ces femmes-là qui mettent leurs tripes dans ce qu’ils créent. Ils vont toujours de l’avant. Ne vivent jamais dans le passé. Ils auraient souvent mille et une raison de se plaindre : contexte économique, compétition, lois trop sévères, etc., mais ils préfèrent garder leur salive pour se cracher dans les mains et travailler. Pour faire avancer leur entreprise. Et ceux qui préfèrent parler se font dépasser par ceux qui agissent.
Les réseaux sociaux ont permis une démocratisation de la liberté d’expression. Tout le monde a maintenant son porte-voix, son public et surtout des opinions sur tous les sujets. Les prises de position sur l’actualité sont dorénavant mises de l’avant à grand coup de changement de statut sur Facebook. On s’affirme à raison de 140 caractères sur Twitter. On écrit plus, certes, mais on réfléchit moins. On se laisse dicter notre pensée. Par ceux qui crient plus fort, par ceux qui tranchent le plus. On embarque dans un débat sans connaître toutes les facettes du sujet. Avec des idées préconçues. Avec nos valeurs. En jugeant toujours le sujet par rapport à soi. La fameuse saveur du moi.
Comment peut-on avoir une opinion sur tout? Et surtout, pourquoi avoir une opinion sur tout? Quand tu as plus d’opinions que de connaissances sur un sujet, ça devient inquiétant. Et toutes ces critiques défilant uniquement sur un fil RSS, sans se métamorphoser en prises d’actions précises, ça demeure du bla-bla. Un flot de mots. Un flot de maux.

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