Vendre à tout prix

Je n’aime pas les vendeurs.
Les vendeurs de chars, de pub, d’assurances, etc. Nommez-les tous.
Ce n’est rien de personnel. Croyez-moi. Je ne vise personne en particulier, je parle du métier de.
Je n’aime pas la façon qu’ils ont de nous aborder avec leurs phrases apprises par coeur.
Je n’aime tout simplement pas leur vision de trimestre. Leur vision à court terme. Tous ces faux sentiments dictés uniquement par mes futurs achats. Je n’aime pas l’amour qu’ils nous déclarent quand on signe le contrat, le dénigrement que nous subissons quand nous osons refuser. Ces vendeurs capables de faire semblant de nous trouver intéressants. Ces vendeurs prêts à dire n’importe quoi sur n’importe qui pour vendre leur salade. Je ne les aime pas.
Je n’aime pas ces vendeurs aux produits toujours #1. Ces vendeurs qui sont toujours les meilleurs. Et les autres, qui sont tous des pas bons.
Je n’aime pas leurs arguments bidons tirés d’un chapeau. À grand renfort de superlatifs. J’aime pas qu’on me prenne pour plus con que je suis.
Je n’aime pas entendre : ce gars-là, c’est tout un vendeur!  Yé capable de vendre un frigo à un esquimau. Ha bon. Ce qui vous impressionne, me désole. Ça me les rend encore plus antipathiques.
Je n’aime pas qu’un vendeur pleure à mes clients que je ne connais pas un tel média, uniquement parce que je viens de lui refuser une offre.
J’aime encore moins ce nouveau titre de conseiller des ventes dont ils se sont affublés depuis quelques années; un malentendant n’est plus un sourd, un non-voyant, un aveugle… eux ne vendent plus, mais conseillent. Des conseillers qui vous conseillent d’acheter… leurs trucs. Uniquement les leurs. Parce que ceux des autres, c’est de la marde.
Je n’aime pas.

J’aime qu’on me respecte. J’aime qu’on respecte mes clients. Surtout si je dis non. Surtout s’ils disent non. Trop facile de nous aimer, sinon.
J’aime qu’on me dise la vérité. Qu’on ne me monte pas un bateau. Qu’un vendeur me donne l’heure juste, même si ça risque de se tourner contre lui.
J’aime les relations durables. Qui se bâtit sur le long terme. Sur des valeurs partagées. Pas sur des prix.
J’aime quand je sens que le vendeur s’intéresse vraiment à ce que je fais dans la vie. On n’est pas obligés d’avoir les mêmes passions. Alors si oui, faut que ça soit vrai.
J’aime qu’un vendeur me dise qu’il ne sait pas un truc, mais qu’il va se renseigner et me revenir avec une réponse au lieu de me dire n’importe quoi.
J’aime quand je peux compter sur un vendeur pour mieux m’aiguiller, même si à court terme c’est moins payant pour lui parce que je lui demande de s’investir.
J’aime qu’il me dise que je suis dans l’erreur, si je le suis. Au lieu de me vendre à tout prix, en me disant que je suis beau et fin.
J’aime qu’un vendeur avoue que le produit d’un concurrent est aussi intéressant que le sien. Qu’il me parle de ses avantages à lui, sans me démontrer uniquement les désavantages des autres.
J’aime quand je sens qu’un vendeur travaille pour moi. Pas pour lui. Même si, dans le fond, à la fin, c’est pour lui.
J’aime entendre : c’est bon je m’en occupe. Et que c’est vrai. Maintenant ou plus tard.

Je connais des vendeurs dans les deux catégories. Ceux que j’aime se reconnaîtront. Les autres continueront de faire semblant… de m’aimer.

5 commentaires

  • 11 mai 2011 at 9:10 //

    Salut Marc

    Je suis abonnée au flux RSS de ton blogue sur mon Igoogle. J’adore te lire et je reste fidèle (sans effort)
    L’expérience te va si bien!

  • 12 mai 2011 at 10:40 //

    Si tous les conseillers publicitaires écoutaient tes conseils Marc, il y en aurait moins des clients qui voit la publicité comme une dépense et non un investissement. Soupir…

  • Oups,

    J’avais pas vu cet article… je fais de la vente sur internet ^^
    Tu vas me détester 🙂

    Ludovic

  • Un de tes articles qui vient me chercher le plus.

    Tout autant que toi, je hais de manière profonde et soutenue les vendeurs malhonnêtes, qui te font sentir comme un «hillbilly» et qui se frustrent si tu ne prends pas la garantie étendue (comprendre commission plus élevée).
    J’ai eu d’ailleurs une mauvaise expérience dans un FutureS*** il y a 3 semaines avec un kid qui voulait me vendre un iPad avec une tonne de protection…je lui ai dit non et il m’a presque fait une scène devant la caissière.
    Ce que tu ne comprends pas mon jeune futur petit cadre dynamique (je m’adresse aux vendeurs de ce gabarit ici), c’est que lorsque vous me prenez pour un con en essayant de me bourrer, je me retourne et je vais ailleurs…et le ailleurs ici n’a plus de limites. J’éprouve un plaisir coupable dans de telles situations à acheter ce que j’ai besoin sur le net, peu importe où la société se trouve géographiquement. Plus d’intermédiaire…que la machine, quelques clics et voilà. Oui, je sais, les partisans du «Oh, mais il n’y a plus d’interactions entre les gens, il n’y a plus de contacts humains» vont me lancer leurs litanies…m’en fous!!! Si la préservation de ces interactions sociales impliquent de me faire mépriser et voler…je préfère de loin faire des affaires avec un code binaire plutôt qu’avec un adolescent de 17 ans qui prétend avoir les connaissances nécessaires pour vendre des outils dans un centre de matériaux.
    Donc, message à toutes les entreprises qui d’une part, engagent des vendeurs idiots, sans manières et sans scrupules et d’autre part, qui poussent leurs employés à vendre à tout prix avec des techniques malhonnêtes, vous allez perdre automatiquement ma clientèle…
    Et ne vous avancez pas à me dire que je n’encourage la région…c’est plutôt vous qui ne l’encouragez pas votre région en n’élevant pas vos standards de qualité en termes de service à la clientèle.

  • @ Mireille : tu fais partie des bonnes « vendeuses » de pubs que je connais. Honnête, sans pression, présente et surtout capable de comprendre la réalité des annonceurs.
    @ Sarah : Wow, merci! C’est très gentil de ta part! x x x
    @ Martin : Vlan dans les dents!

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