Souvent, vous m’énervez.

Oui, oui, vous.

Vous, qui écrivez sur Facebook plus vite que votre ombre.

Vous qui avez le statut revendicateur toujours prêt à faire feu.

Vous m’énervez à la longue.

Moi, qui suis extrêmement compréhensif. Moi, qui déteste la chicane. Vous réussissez tout de même à faire tourner mon humeur. À m’énerver. À me faire chier.

Y a des jours ou je me fous complètement de vos prises de position. Je vous laisse jouer à la victime. Mais y a d’autres moments où il faut vous remettre à votre place. Parce que ce n’est pas parce que vous avez une voix qu’il faut absolument l’écouter. Et ce n’est surtout pas parce que vous avez une opinion qu’il faut la partager. Surtout quand vous dites des niaiseries.

Prenez cette mini-tempête sur les réseaux sociaux à propos de cette façade d’un immeuble qu’on veut rénover en sacrifiant l’oeuvre d’art qui l’orne. Immeuble qui a déjà appartenu à mon client, Gagnon Frères. Si vous voulez en savoir plus sur cette histoire, faites vos propres recherches, car le sujet de ce billet n’a rien à voir à propos de cette histoire. Mon problème, avec votre réaction, est uniquement au niveau de sa démesure et de son manque total de discernement quant à son ampleur.

Sur Facebook, sur la page de Gagnon Frères, certains annonçaient haut et fort qu’ils n’iraient plus jamais y magasiner leurs meubles. On menaçait le boycottage de la chaîne de magasins. On criait au malheur. On criait à la manigance. Au méchant loup.

Et bien, laissez-moi vous parler du Gagnon Frères que moi je connais.

Pendant que vous déblatérez votre venin sur les réseaux sociaux, des entreprises comme Gagnon Frères s’activent comme citoyen corporatif. Oui, je sais, vous détestez entendre ce discours. Les entreprises sont, pour vous, de méchants vampires qui sucent le sang des consommateurs. Uniquement. Mais comme je suis, moi aussi, un méchant publicitaire qui vous force à acheter des trucs chez ces méchants commerces, alors vous comprendrez que vous ne me trouverez pas dans vos troupes.

Des exemples? Gagnon Frères a été (ou est encore) un membre actif de la Fondation de Ma Vie qui amasse des fonds pour le développement de l’Hôpital de Chicoutimi; il participe aussi comme commanditaire à des événements culturels comme le Festival des Rythmes du Monde, le Festival de jazz de Saguenay, celui de Chicoutimi en Bouffe, au niveau sportif, il appuie Le Grand Défi Pierre Lavoie, Les Saguenéens de Chicoutimi, et plus de 1001 activités-bénéfices qui se passent partout dans notre région. Et j’en oublie, car je ne sais pas tout. Comme vous (sauf que moi, je préfère ne pas dire n’importe quoi). Parce que voyez-vous Gagnon Frères corporatif et son président Frédéric Gagnon, ne diffusent pas tout ce qu’ils font comme interventions sociétales, culturelles ou sportives. Parce que comme citoyen responsable, Gagnon Frères fait sa part, et ce, sans que personne ne le force à le faire. Parce que cela fait partie des valeurs intrinsèques de l’entreprise. Son ADN.

Mais ça, vous l’oubliez.

Mais ça vous ne voulez surtout pas l’entendre.

Vous préférez monter au front que de faire la part des choses.

Quand Rio Tinto construisait la Maison du Festival de jazz à Montréal. Y a eu un tollé de protestations de gens qui étaient outrés parce qu’elle allait porter le nom de ceux qui la finançaient complètement. Bordel. C’est bien du moins. Plus près d’ici, quand Desjardins et la Caisse de Chicoutimi s’affichent à la Zone portuaire parce qu’ils remettent une somme importante à la Corporation qui gère le site, il me semble aussi que c’est tout à fait normal. Quand une entreprise décide de prendre une part de ses profits et de l’investir dans son milieu que ce soit au niveau de la culture ou du sport, vous devriez plutôt les en remercier. Car ils ne sont pas obligés de le faire. Il y en a d’ailleurs plein d’autres qui ne le font pas.

Je ne dis pas que ces entreprises sont sans défauts. Qu’elles n’y trouvent pas leur compte (en crédit d’impôts ou visibilité). Qu’il faut nécessairement leur donner absolution sur tout. Je dis seulement que vos réactions par rapport à des sous-entendus sont tout simplement démesurées. Vous exagérez. Vous colportez de la merde sans vous en rendre compte. Vous jugez un événement sans le mettre en contexte. Sans en mesurer le pour et le contre.

Je travaille beaucoup avec des entreprises présentes dans leur milieu. Entreprises qui bien souvent, pallient un manque flagrant de ressources financières. Beaucoup d’organismes communautaires et culturels dépendent en totalité de ces dons. Sans l’aide de ces entreprises, via un système de commandite, il y a des événements culturels qui ne verraient jamais le jour.

Et si je vous demandais : vous, comme citoyen, que faites-vous? Hein?

Derrière vos misérables petits commentaires dénonciateurs sur Facebook, qu’est-ce que vous apportez réellement à notre société? Vous vous impliquez? Vous faites du bénévolat? Vous donnez des sous? Vous aidez votre communauté? Vous faites quoi?

Regardez-vous dans la glace avant de dire n’importe quelles âneries. Avant de bannir une entreprise, de vociférer des menaces de boycottage à son endroit, vérifiez vos sources et faites la part des choses quant à son implication complète à notre société. Et surtout, comparez-vous avec elle. Vous faites quoi pour l’améliorer notre monde à part avoir le cul devant votre ordinateur à dénoncer des pacotilles? Rien. Vous ne faites rien.

Vous ne faites rien, mais bordel que vous réussissez quand même à m’énerver.

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Je tiens à préciser que ce billet est une opinion personnelle que j’assume totalement, et qu’elle ne fait surtout pas partie d’aucun mandat professionnel.

2 commentaires

  • 30 juillet 2012 at 10:44 //

    Ce qui est étonnant, c’est l’ampleur pour un enjeu relativement mineur. Bien que je sois pour la conservation de l’œuvre (qui n’est pas très jolie en passant, c’est plus une question de patrimoine) l’enjeu n’est pas assez important pour un appel au boycottage ou générer de la hargne.

    Je n’aime pas le « bashing » non plus, et heureusement, il est plutôt rare d’en voir en région, par contre, il est possible de manifester son désaccord lorsque la situation l’impose (va trop loin) et des exemples de critiques sur les médias sociaux ont mené a des résultats importants, comme dans le domaine de l’environnement notamment avec le déversement de BP où la compagnie a du satisfaire aux demandes sociales.

    Je t’appuie surtout dans ton texte au niveau de te renseigner avant d’agir. Dans le cas nommé, Gagnon-Frères n’est plus propriétaire et n’est pas l’instigateur des rénovations!!! Le fait de se tromper de cible ridiculise tout le processus, même dans le cas de causes justes.

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