Chroniques sénégalaises 11 – La pluie


La saison des pluies a débuté plus tôt
Nos larmes ont créé un déluge à Thiaré
Notre chagrin était palpable
Celui des villageois, tout autant
Quitter se fait rarement dans la joie

Nous avons fêté notre arrivée
Comme nous avons célébré notre départ
Nos larmes du début ont fait place
À des larmes de résilience
À une fête triste

À travers les fenêtres du bus
Arame Faye était inconsolable
De nous voir partir, de les abandonner
Encore une fois
Partir c’est mourir pas juste un peu

Mama Fatou la fille de Boubacar
Devenue notre fille à tous
Enveloppée dans son mutisme
Nous a regardé s’envoler sans mots
Les larmes intérieures sont les plus tristes

Les «bonzour» et les «comment ti t’appelle»
Me manquent déjà
J’entends encore ces petites voix
Sens encore ces minuscules mains gercées
Vois toujours ces sourires lumineux

J’ai quitté le sable
Pour retrouver la neige
J’ai perdu la chaleur
Pour ressentir le froid
Si au moins je parlais de climat

4 commentaires

  • 23 janvier 2012 at 11:50 //

    Si les gens étaient aussi chaleureux ici :O on a une autre facon d’être et ca parait quand on revient… !

  • 23 janvier 2012 at 15:44 //

    Que c’est touchant. Les larmes vont surement être au rendez-vous. Félicitation pour votre chronique Marc et félicitation à tout le groupe vous avez une grandeur d’âme incroyable. Si seulement tous les gens étaient aussi généreux que vous tous la misère dans le monde serait moins grande. Bon retour. Salutation à mes copines de travail Daniel et Audrey à bientôt. On a hâte de voir les photos de ce voyage extraordinaire.

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