CA, 50 ans d’inspiration qui expire lentement.

communicationartsLe magazine de communication graphique américain, Communication Arts, fête son cinquantième anniversaire avec son numéro des mois de mars et avril 2009. Véritable institution, cette publication a toujours été une de mes favorites parmi toutes celles consacrées au design. D’une facture très sobre, laissant place plus aux oeuvres, ses pages ont toujours été dédiés aux boîtes, photographes, illustrateurs (majoritairement américains) les plus créatifs du marché. De toutes les revues spécialisées en Com auxquels j’ai été abonné, seules Communication Arts et Print ont réussi à conserver ma fidélité. Même si je consacre beaucoup moins de temps à lire ce type de magazine, elles me rappellent des souvenirs pas si lointains, du début de ma carrière, où chaque page était dévorée et lue jusqu’à l’épine. C’était le temps d’avant. Le temps d’avant internet, vous vous en doutez bien. Dorénavant, les sources pour s’abreuver de graphisme, tendances et informations sont maintenant légion, à portée de main (oeil, doigt, souris…). Même si je suis toujours un grand consommateur de revues, je jette maintenant mon dévolu beaucoup plus vers des périodiques qui ne sont pas directement associés au domaine des communications. Des publications traitant de psychologie, actualités internationales, de musique, de skateboard et de sujets économiques trouvent de plus en plus leur place à mon chevet, détrônant les fanzines de design. Pourquoi? Par intérêt, bien sûr, mais aussi par lassitude. Si la presque totalité de mon inspiration se trouvait dans ce type de magazine auparavant, aujourd’hui mes sources sont beaucoup plus diversifiées. Comme un musicien qui s’inspirerait de la créativité d’un auteur ou d’un peintre pour réussir à recréer des univers sonores différents, le communicateur visuel doit décoller son nez de sa feuille de papier pour se ressourcer. Savoir extrapoler ses connaissances, ne pas se restreindre à ce que l’on connaît, expérimenter des idées provenant de domaines totalement différents permet de trouver des avenues intéressantes qui dérogent du quotidien. Ce que je reproche aux magazines telle Communication Arts est de nous montrer des plats déjà servis; puiser ses ingrédients à même des univers diversifiés change les sauces et réinvente la cuisine publicitaire. Pour faire un parallèle avec la bouffe, il trône dans ma cuisine une multitude de bouquins de recettes que je consulte que très rarement, préférant piger ici et là, au travers des pages, des idées que je mélange et apprivoise à mon goût.
Communication Arts a aujourd’hui 50 ans. 50 ans d’inspiration. Je me rappelle maintenant, outres les exemples d’oeuvres primées, ce qui me fascinait encore plus dans ce genre de magazine était les portraits que l’on brossait des créateurs, pas uniquement de leurs productions, mais qui ils étaient dans leur vie professionnelle et personnelle. Les blogues, comme le modeste que vous lisez, remplacent petit à petit ce transfert de connaissances et d’intérêt. Comme je me plais à répéter à mes clients, le dialogue est beaucoup plus captivant que le monologue…

4 commentaires

  • En regardant les 4 piles de magazines qui me tiennent lieu de chevet, toutes disciplines convoquées, je souris, pardi ! 😉
    Que vivent encore longtemps papier, encre, imprimerie !

    Ce soir, après un ouikène musique-restocopains-dansagogo, j’ai le sentiment d’avoir été particulièrement efficace (grrrrr !)… au boulot ! Et ce, précisément parce que, pour bien pouvoir idéer aujourd’hui, je m’étais interdit d’emmener mes dossiers à la maison pendant 2 jours : mieux me ressourcer, et… inspiration puiser !
    CQFR ! (Ce Qu’il fallait Respirer)

  • D’un coup, d’un clic : la réalité rapplique…
    http://www.commarts.com/exhibit/als-society-canada-signal.html, ou la maladie qui fait s’éteindre à petit feu la grand-mère de mes enfants, sans qu’on puisse y changer quoi que ce soit… S’cusez la digression, mais au détour d’un com’, le mordant d’impuissance me reprend là…
    Très belle mise en images de ce fatal syndrome, qui ronge, enrage, et enferme en conscience à l’intérieur de soi…

  • Ce qui est intéressant dans le fait d’avoir une piles de magazines près du lit c’est qu’on s’assure de ne pas manquer de couvertures 🙂

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