Incubateur de rêves.

Quand mon garçon a terminé le secondaire et prit le chemin du Cégep, je lui ai écrit une lettre lui disant qu’il entamait l’une des étapes les plus passionnantes de sa vie : entrer dans le monde, le refaire, le défaire, le réinventer, mais surtout amener sa participation à celui-ci. J’ai toujours été un grand défenseur des Cégeps. Toutes les fois que des débats sociaux ont condamné ces institutions au pilori, je me suis souvenu de ma propre expérience en imaginant comment ma vie aurait été différente si je n’avais pas vécu à fond ma vie de cégépien. Au delà de ses qualités éducatives, la vie collégiale représente un incubateur de vie : l’endroit où se forge le citoyen de demain, l’endroit où tu découvres que tes passions peuvent t’amener ailleurs, où tu découvres, à la sortie de l’adolescence, l’embryon de ce que tu deviendras. Quand je suis entré au Cegep de Chicoutimi en 1982, je me voyais devenir écrivain ou journaliste. Je me suis impliqué à fond dans des activités connexes : journal étudiant, radio étudiante, improvisation, théâtre; tellement impliqué que cela a changé mon plan de carrière. Je me suis rendu compte que je voulais faire autre chose que ce dont j’avais planifié. Que les expériences diverses vécues au Cégep m’avaient autant aidé à cheminer que les cours que j’avais suivis. Si je parle du terrain fertile des collèges, c’est que 3 cégeps de la région : Alma, Chicoutimi et St-Félicien se sont réunis pour promouvoir la « vision collégiale » en invitant les jeunes à réaliser leurs rêves. En leur disant que c’est possible de changer les choses, de façonner sa vie, de mettre en marche un projet, et que la formation qu’ils recevront leur permettra d’avancer dans leur propre vie. En s’associant ainsi, nos collèges régionaux font front commun afin de diminuer l’exode des jeunes vers les grands centres urbains que sont Québec et Montréal et font en sorte de promouvoir une formation à la fine pointe. C’est intéressant de travailler avec des gens qui, normalement, se font concurrence et de voir qu’avec une vision commune tout le monde y gagne.

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